Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une installation de déshydratation de luzerne, un détecteur d’étincelles en aval du four sécheur et du cyclone séparateur détecte des étincelles et coupe automatiquement l’alimentation en gaz. L’opérateur arrête manuellement l’alimentation en luzerne et maintient l’extraction des gaz pour vidanger le four, évitant ainsi un incendie interne. De la fumée est alors vue sur le toit du bâtiment, les pompiers sont appelés. Ils recherchent à l’aide de détecteurs infrarouges des zones chaudes sur le toit dont les tôles sont partiellement démontées pour permettre l’arrosage des poussières agglomérées entre le bac-acier et l’ancienne toiture en fibrociment. Le four et le cyclone sont également arrosés. L’incendie est considéré comme maîtrisé 3 h après l’arrêt de l’installation. Elle est remise en service après ½ h de surveillance des pompiers.

Après plus de 2 h de fonctionnement, de la fumée est à nouveau constatée sur le toit par l’opérateur lors d’une ronde de surveillance. Les pompiers interviennent une 2ème fois durant 2 h et effectueront par sécurité 2 rondes de surveillance à 3 h d’intervalle. Selon l’exploitant, cette 2ème alerte n’est pas liée au séchoir, aucune étincelle n’ayant été détectée. Elle serait due à des points chauds résiduels en toiture qui ont permis un redémarrage de la combustion de poussières. L’incident initial a été provoqué par une inflammation de luzerne dans le four, générant des particules incandescentes. Celles-ci rejetées par la cheminée sur la toiture ont pénétré entre les tôles et l’ancienne couverture pour venir enflammer le matelas de poussières accumulé au fil des années. Cet incident trouve son origine d’une part dans cette accumulation de poussières et d’autre part dans la sécheresse et l’ensoleillement exceptionnels de l’année réduisant l’humidité de la luzerne au taux extrêmement bas de 50 à 55 %. Le séchoir est réglé pour des taux d’humidité habituels de 65 à 75 %, à une température de 980 °C à l’entrée et de 140 °C à la sortie. La surchauffe de la luzerne a provoqué son inflammation.

Pour la poursuite de l’activité, l’exploitant propose la réduction des températures d’entrée à 800 °C et de sortie à 95 °C, un dispositif d’aspersion sur cheminée asservie à la détection d’étincelles, et un nettoyage des poussières dans les installations. L’inspection des installations classées constate le niveau d’empoussièrement important de l’installation et propose au préfet des sanctions administratives.