Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans l’atelier d’empâtage d’un site prétraitant des déchets industriels pour fabriquer du combustible solide par substitution (CSS), un feu avec une épaisse fumée se déclare à 1h45 dans un entrepôt de 1 100 m² sur 125 m² de sciure additionnée de solvant de 1° catégorie. Selon les pratiques habituelles, l’un des 7 employés de l’équipe de nuit transfère, avec une pelle mécanique sur pneumatiques dotée d’un godet en bronze, des sciures imprégnées de la bâchée vers la table vibrante constituant la 1ère phase du criblage quand des flammes entourent brutalement la pelle. L’opérateur s’échappe par une porte latérale. Le dispositif d’extinction automatique des fosses ne fonctionnant pas, ses vannes restant fermées sur panne électrique, les employés ne tentent apparemment pas de l’enclencher manuellement avec les commandes d’urgence situées dans le bâtiment. Le feu se propage rapidement aux déchets pâteux en attente d’imprégnation dans les autres fosses. Des prélèvements d’air (CMIC) ne révèlent aucun danger notable pour les riverains ; une aire proche pour les gens du voyage sera cependant évacuée par précaution et une quarantaine de personnes est accueillie dans le gymnase municipal. Une centaine de pompiers avec un matériel important maîtrise l’incendie en 2 h. Le bâtiment à charpente métallique s’est affaissé. Le feu a persisté dans les fosses et dans un conduit d’aspiration en raison d’un accès difficile aux foyers correspondants. Un entrepôt voisin abritant des substances prétraitées combustibles à incinérer en cimenteries a été épargné. Les eaux d’extinction sont confinées dans le bâtiment ou dans un bassin de rétention. Les installations ne disposent plus d’alimentation électrique, les réseaux ayant été localement fortement endommagés et l’unité de collecte / traitement des composés organiques volatils par oxydation régénératrice est hors service. Les autorités locales se sont rendues sur place. Les déchets liquides et pâteux sont évacués. Des expertises sont réalisées. Le point éclair du déchet traité (peinture) était plus élevé que d’habitude. Initié par le tractopelle, l’incendie bien que détecté, a été aggravé par la défaillance du dispositif d’extinction automatique. Les fortes températures estivales (canicule) auraient été un facteur aggravant. Le site abandonne son activité CSS, ne remettant en service en 2006 qu’un atelier de regroupement avec criblage des déchets pâteux reçus en vrac (10 000 t/an).