Une explosion de type ‘flash’ a lieu lors du remplissage d’un réacteur d’estérification dans une usine chimique. Deux opérateurs sont brûlés dont un grièvement. L’accident se produit lorsqu’un opérateur déverse un sac d’anhydride succinique (C4H4O3) finement divisé dans le réacteur rempli de toluène recyclé, par l’intermédiaire d’un trou d’homme. La procédure de fabrication prévoit le remplissage du réacteur de 1 000 l de toluène pouvant contenir des traces d’éthanol par aspiration, la mise en service de l’agitation, l’inertage sous atmosphère d’azote (N2) du réacteur par balayage continu, la mise en place d’une aspiration à proximité de l’ouverture de chargement sous la forme d’un flexible mobile, puis enfin l’ouverture du trou d’homme et le déversement de 1 000 kg (soit 40 sacs) de C4H4O3.

D’après les premières constatations, le balayage d’azote n’aurait pas été activé et aucun élément n’indique la mise en place du flexible d’aspiration. D’autre part, il semble qu’aucune précaution particulière n’était prise pour éviter la formation d’électricité statique. Le dépassement de la limite inférieure d’explosivité du toluène du fait de l’absence d’inertage à l’azote et l’activation du nuage de toluène lors de l’ouverture des sacs en polyéthylène à l’aide d’un cutter ayant pu provoquer un potentiel électrique est une hypothèse évoquée comme origine de l’explosion.

Le flash n’a pas entraîné de destruction dans l’usine et est sans conséquence pour l’environnement. A la suite d’un arrêté préfectoral d’urgence, une enquête est menée. Le redémarrage de l’usine est conditionné par l’analyse détaillée des causes et la mise en place des actions correctives et préventives.