Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur une plateforme chimique, un problème de freinage lors d’une manœuvre d’un convoi ferroviaire de soufre liquide provoque le déraillement des wagons et leurs collisions avec d’autres stationnés sur la voie. Un sous-traitant de manutention ferroviaire assure la manœuvre de 11 wagons de soufre liquide pour les amener au poste de dépotage. L’équipe de traction (chef de manœuvre + conducteur) tire le convoi vers le sud avec un locotracteur, puis le refoule sur la voie 9 en direction du site. Avant la traversée d’une route, le conducteur actionne le frein de rame pour réduire sa vitesse mais ce frein est inopérant. Aussitôt, il actionne l’arrêt d’urgence du locotracteur mais les freins du locotracteur sont insuffisants compte tenu du poids des wagons. Les opérateurs sautent du convoi avant qu’il ne percute 5 wagons de sulfure de carbone (CS2) vides stationnés sur la voie 14 au-delà du poste de dépotage. L’ensemble est entraîné sur la voie 20 et percute un heurtoir en bout de voie. Un wagon de soufre et 2 de CS2 déraillent. Une grue de 300 t est nécessaire pour évacuer l’un des wagons de CS2, couché sur le coté, en contre-bas de la voie endommagée dans l’accident, ainsi que 4 autres wagons. Néanmoins, l’accident n’a provoqué aucune fuite de produit chimique. Le POI de l’établissement est déclenché, puis levé 6h30 plus tard.

L’accident serait dû à une erreur humaine, aucune défaillance matérielle n’a été décelée. Le conducteur n’a pas vérifié le raccordement des wagons de queue au circuit d’air comprimé alimenté par le locotracteur, cette réserve d’air assurant le fonctionnement des freins : les réservoirs d’air comprimés de ces wagons ayant été purgés, le système de freinage était inopérant. De plus, le conducteur n’a pas effectué d’essai de freinage avant la mise en mouvement du convoi.

Dans le cadre du retour d’expérience, l’entreprise de manutention ferroviaire s’engage à : mieux sensibiliser son personnel aux risques liés au site, renforcer l’encadrement des opérateurs et vérifier notamment le respect des consignes de sécurité, mettre à disposition des locotracteurs automatisés dont les automates contrôlent le dispositif de freinage, établir une nouvelle procédure pour les mouvements de convois sur le site, améliorer les infrastructures du réseau en installant des bacs à sable en bout de voie, ainsi que des voies de détresse.