Dans une usine de fabrication de mousses de polyuréthane, au cours d’un transfert de polyol de la cuve n°13 à la cuve n°14 au moyen d’une pompe prévue à cet effet, la cuve n°13 se déforme brutalement après 3h25 de transfert (débit voisin de 90 l/min). Celui-ci est immédiatement stoppé par commande manuelle. La cause de l’accident est la mise sous dépression de la cuve à la suite du non-respect des consignes lors de l’opération de transfert : le circuit d’air comprimé qui a pour but de remplir la cuve avec une légère surpression (0,1/0,2 bar) lors de l’évacuation du produit, n’a pas été utilisé.
En effet, le personnel pensait à tort que l’entrée d’air dans la cuve se faisait par un circuit d’air alors qu’un clapet anti-retour équipait ce circuit. De plus, la température assez froide de la matière transférée a empêché le phénomène de cavitation de se produire dans la pompe volumétrique lors de la dépressurisation de la cuve. A la suite de cet incident, la production de l’usine est arrêtée immédiatement, les circuits sont isolés et mis en sécurité. La déformation de la cuve est telle que celle-ci est inutilisable ainsi qu’une partie des tuyauteries associées. Cependant aucune fuite de matière n’est à déplorer. Dans les jours suivants, la cuve est vidangée pour expertise et les déchets sont évacués.
Une enquête est menée par une société extérieure pour identifier ou confirmer les raisons techniques ayant conduit à cet incident avant enlèvement et destruction de la cuve. Le mode de fonctionnement des opérations de transfert des matières premières est analysé afin d’identifier les réseaux pouvant travailler à pression atmosphérique et ceux nécessitant un besoin en air comprimé. Il est demandé à l’exploitant de faire parvenir à l’Inspection des installations classées les mesures prises dans l’immédiat pour les autres installations susceptibles d’être concernées ainsi qu’un rapport d’incident détaillé décrivant les circonstances, les différentes causes et les mesures mises en oeuvre pour éviter un incident du même type. Une visite sur site est réalisée par l’inspection des installations classées. L’installation ne sera reconstruite qu’au vu des préconisations techniques consécutives à l’étude en cours au sein de la société chargée de l’enquête.
