Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de produits en zirconium, titane et hafnium, deux opérateurs intérimaires sortent d’un atelier où sont rectifiées à froid les barres de zirconium, afin de prendre leur pause. Alors que l’un d’eux allume une cigarette, ses vêtements s’enflamment instantanément. Il est grièvement brûlé au 3ème degré sur 50 % du corps et au 1er degré sur les 45 % restant et décèdera 4 jours plus tard. Le deuxième opérateur est quant à lui brûlé aux avant-bras en tendant de lui porter secours. Des prélèvements et analyses de sol au droit du lieu de l’accident ont été réalisées par l’exploitant : la présence majoritaire de fines de zirconium dans les échantillons analysés semble confirmer une des hypothèses selon laquelle l’inflammation s’est produite à partir du sol et non des vêtements de l’opérateur (poste à priori peu salissant, essais d’embrasement de vêtements réalisés par l’exploitant peu concluants). Une enquête judiciaire est ouverte. La recherche des causes de l’accident permet de découvrir une pollution des sols par des effluents chargés en acide fluorhydrique, acide nitrique et en fines de zirconium provenant d’un laboratoire de contrôle métallurgique situé à proximité et dont les rejets sont collectés dans le réseau d’égout. Par voie d’arrêté préfectoral d’urgence, l’inspection des installations classées demande la suspension du fonctionnement du laboratoire en cause dans l’attente d’investigations supplémentaires pour permettre d’évaluer les risques présentés par l’accumulation dans les sols de fines de zirconium, de la mise en place d’un dispositif de rétention des fines générées et la remise en état du réseau d’évacuation des effluents aqueux du laboratoire. Il est également imposé à l’exploitant de réaliser, sous 24 heures, un recensement de toutes les sources de production de fines et boues de zirconium dans l’établissement, de faire procéder, sous 10 jours, à une étude sur la pollution des sols qui a été découverte et de réaliser, sous 3 semaines, un contrôle de l’état des réseaux de collecte des eaux résiduaires industrielles de l’établissement.