Dans une usine de fabrication d’isolants acoustiques et thermiques de 2,8 ha employant 561 personnes, une série d’explosions avec boules de feu se produit vers 7h30, sur une ligne de production partiellement arrêtée et en cours de nettoyage.
La circulation est interrompue sur les axes avoisinants pendant 1 h, le temps d’écarter tout risque lié à l’éventuelle toxicité des fumées de l’incendie ; les riverains dans un rayon de 800 m sont évacués jusqu’en fin d’après-midi. Parmi les 150 employés présents, le bilan est lourd : 44 blessés dont 11 dans un état critique, brûlés pour certains sur 80 % du corps ; 7 blessés décèderont dans les semaines qui suivent. La quasi-totalité du bâtiment de production est détruite.
Le nettoyage en cours, qui utilisait notamment de l’air comprimé, a conduit à disperser un épais nuage de poussières de résine phénolique tout au long de la ligne de fabrication. Celui-ci s’est allumé au niveau d’un four, produisant une explosion et une boule de feu qui s’est ensuite propagée sur plus de 100 m le long de la ligne.
Le bureau d’enquête sur les accidents chimiques (CSB) souligne de nombreux facteurs aggravants :
- la conception du bâtiment et ses modifications ultérieures n’adressait pas les risques d’incendie et d’explosion liés à des poussières combustibles (insuffisance de murs coupe-feu et résistants aux explosions),
- aucune mesure efficace pour éviter les explosions de poussières n’avait été étudiée ni mise en oeuvre,
- les procédures de nettoyage et de maintenance des lignes de production n’a pas empêché l’accumulation de niveaux dangereux de poussières (jusqu’à 10 à 15 cm !) sur les surfaces planes en hauteur,
- aucun retour d’expérience n’avait été tiré de plusieurs incidents dont des feux de fours, des problèmes de ventilation et sur le dépoussiéreur sur de site dans les mois précédents, ni sur une explosion de poussières de résine phénolique similaire le 25/02/1999 dans le Massachussets,
- les employés étaient insuffisamment formés aux risques, en particulier d’explosion de poussières de résine phénolique,
- l’installation électrique n’était pas fixe (cordons de raccordement..),
- les contrôles de température du four à gaz ne fonctionnant pas, les employés laissaient la porte du four ouverte pour éviter les surchauffes.
Une amende de 49 000 dollars est demandée par l’inspection du travail pour non-respect de la réglementation sur la sécurité et la santé des travailleurs.
L’exploitant construit une nouvelle usine dans la même ville pour un montant de 56 millions de dollars ; l’exploitation reprend en 2004 avec 300 employés.
