Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un feu suivi d’une explosion se déclare à la suite d’un défaut d’étanchéité sur une cuve de la ligne polyéthylène redémarrée 2 j plus tôt après nettoyage. Le dysfonctionnement de la vanne d’extrusion responsable de la montée en température et en pression du réacteur situé en amont a conduit à son ouverture et à la vidange du réacteur. Ces conditions de température et de pression (335 °C et 600 b) favorisent la décomposition de l’éthylène, une partie des substances de décomposition se déposant ensuite dans les conduites en aval du séparateur. Après la vidange et le rinçage, la vanne d’extrusion ne s’ouvre toujours pas correctement. Une décomposition en statique des substances démarre entre le séparateur moyenne pression (MP) et l’échangeur, provoquant une montée en pression de 180 à 264 bar. Celle-ci entraîne une circulation des substances vers les retours MP. Le refroidissement apporté par les échangeurs ralentit la décomposition.

Le chef de poste ordonne l’arrêt de la réaction après un nouvel échec de fonctionnement de la vanne d’extrusion. A la suite de l’ouverture de cette vanne, des gaz arrivent sur la conduite chaude reliant le séparateur à l’échangeur et amorcent une décomposition “dynamique”. La pression exercée par les gaz chauds traversant l’échangeur, provoque la rupture du disque de protection de la bouteille à graisse. La vidange sans contrepression des réacteurs crée une baisse de pression (de 340 à 100 b) accompagnée d’une baisse de température. Une perte d’étanchéité au niveau d’un joint de fond de réacteur, due à la perte d’effet autoclave (P< 200 b) et à la rétraction du joint, est responsable d'une fuite de gaz (éthylène en décomposition) dans la travée réacteur. Le nuage de gaz s'enflamme et provoque une explosion suivie d'un incendie (fluide caloporteur).

Le POI est déclenché. Le sinistre est maîtrisé en 20 min par les pompiers internes. Par précaution, 23 véhicules de pompiers externes ont rejoint les lieux de l’accident. Un pompier a été victime d’un léger malaise. La N23 longeant l’usine, est coupée à la circulation durant 15 min en raison de la présence de fumées (non toxiques selon les autorités). L’exploitant propose des actions correctives (amélioration de la tenue thermique des joints, sécurité empêchant la vidange des réacteurs sans contrepression, accès limité à la travée réacteur…).