Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site agrochimique, une explosion a lieu vers 12h15 dans la trémie de collecte des poussières d’un filtre à manche en amont des silos de stockage de soufre micronisé (Thiovit). Avec des débits de surpresseur de 640 m³/h et de poudre de 4 860 kg/h, la concentration en poussières dans le transport pneumatique est alors de 7,6 kg/m³. Le filtre est équipé d’un clapet d’explosion avec alarme dont le déclenchement entraîne l’arrêt instantané, constaté par les opérateurs en salle de contrôle, de l’installation et sa mise en sécurité par injection d’eau surchauffée. Des témoins hors de l’atelier perçoivent l’explosion suivie d’un nuage de fumée et donnent l’alerte. Les pompiers internes sécurisent 7 mn plus tard les 3 étages du laveur de gaz de l’unité en installant des manches sur les colonnes sèches locales, puis arrosent par précaution la trémie accidentée, ainsi qu’un tapis peseur, maîtrisant rapidement un début de combustion des poussières de soufre. L’intervention se termine à 12h45 après vérification de l’absence de tout point de combustion dans les installations. Des cartouches filtrantes ont été détruites dans un filtre et certains équipements ont été légèrement déformés ou endommagés. L’exploitant retient comme scénario probable, l’explosion d’une masse de poussières mises en suspension dans la trémie de pesage par un appel d’air dans l’installation mise en dépression par les ventilateurs des filtres. Le point chaud initiateur résulterait d’une étincelle due à la rupture et à la chute dans l’appareil de la tige de commande de vibration du cône du dévouteur ; cette dernière sera retrouvée dans le fond de l’appareil après l’accident. L’exploitant préconise plusieurs mesures immédiates ou à moyen terme : inertage à l’azote de la trémie, vérification de toutes les liaisons équipotentielles avec un tiers intervenant, mis en place de tapis antistatique sur les postes de chargement, installation d’une sécurité pour conserver dans la trémie un poids minimum de substance de 10 % lors d’un fonctionnement en mode manuel, rédaction de procédures de gestion des modifications et de nettoyage avec standard de propreté au niveau des gaines de ventilation, remplacement des 2 filtres actuels par un seul équipement implanté hors du bâtiment et doté d’un évent d’explosion, étude d’un transport phase dense inerté à l’azote pour remplacer le transport en phase dilué existant. L’accident n’a pas eu de conséquence notable sur l’environnement.