Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Des tiers, alertés par des petites explosions à 10h10 observent peu après une fumée blanche au-dessus d’un centre de collecte, de reconditionnement et de traitement de déchets chimiques (DTQD). Deux opérateurs conditionnaient des déchets contenant des métaux alcalins à incinérer en filière directe (déchet directement détruit avec son emballage) dans un centre extérieur autorisé. Un fût métallique de 15 l ouvert contenant 6 à 7 l de toluène et 2 à 3 kg de boues de sodium (Na) finement divisé a été déposé vers 9h45 dans un seau en plastique de 30 l refermé par un couvercle. Le reprenant 20 min plus tard pour le poser sur une palette, un opérateur détecte une réaction chimique dans le seau (crépitements, sensation de chaleur) et, par réflexe, lâche ce dernier qui tombe à terre. Le seau explose en projetant son contenu, le solvant s’épand sur le sol et des flammes lèchent la palette déjà chargée de bidons de déchets alcalins à éliminer. Le feu est rapidement circonscrit par arrosage abondant de la palette avec des RIA. L’hydrolyse très exothermique du Na au contact de l’eau est à l’origine des explosions et des vapeurs blanches émises durant l’intervention. L’incident est maîtrisé avant l’arrivée des pompiers externes prévenus par des tiers. Il n’y a ni dommage matériel, ni victime. Le formulaire joint au lot accidenté réceptionné 2 mois plus tôt faisait état de toluène souillé sans mentionner la présence de Na notée cependant sur l’étiquetage des fûts. L’observation des gouttelettes s’enflammant spontanément lors de l’échantillonnage de conformité réalisé à l’arrivée du lot avaient conduit le personnel à mettre le fût en attente (procédure spécifique), le temps d’obtenir un complément d’information du client ; la filière directe avait ensuite été retenue une fois connu le caractère inflammable du déchet à l’air. Le client signalera après l’incident l’hyper réactivité du sodium divisé et le fait qu’il inertait à l’azote les emballages à transporter. Cette information importante qui ne figurait pas sur ces derniers, n’avait jamais été mentionnée auparavant. En ouvrant les fûts à échantillonner, l’inertage disparaît, de l’air est alors présent dans le bidon et le seau métallique. Les parois du seau plastique ont été éclaboussées lors de sa manutention, le toluène s’est évaporé et le Na sec s’est enflammé au contact de l’air humide, le seau contenant un mélange gazeux toluène (pt éclair 6 °C) / air a ensuite explosé.