Pollution
Humain
Environnement
Economique

Caractéristiques de l’ouvrage :

  • DN 900
  • P 36 bar
  • acier : API 5L grade X52
  • épaisseur des tubes : 8 mm
  • année de construction : 1967

A 14h12, une rupture d’un pipeline de pétrole brut se produit. L’événement est détecté au centre de contrôle à distance de l’ouvrage à Edmonton (baisse de pression). Le transfert de fluide dans le pipeline est arrêté à 14h14. Les vannes de sectionnement du tronçon impliqué sont fermées à 14h32. Les autorités (pompiers et police) sont prévenues de l’accident à 14h30. Le transporteur envoie des équipes sur place pour se rendre compte de la situation. La fuite est localisée à 11 km d’une station de pompage.

Combustion du pétrole brut pour éviter la pollution

Plus de 1 100 m³ de pétrole brut se sont déversés dans l’environnement. Des barrages sont installés pour limiter l’écoulement du produit notamment dans les cours d’eau proches (Mississippi). Douze maisons se trouvant dans le voisinage sont évacuées. En raison du risque de pluie, les secours décident de limiter la pollution du pétrole brut déversé en brûlant celui-ci sous contrôle. L’opération commence ainsi à 16h45 et génère un épais panache de fumée noire visible à 8 km à la ronde. Les conséquences économiques liées à l’accident sont estimées à 6 millions de dollars.

Rupture liée à la fatigue du fait de mauvaises conditions de transport des tubes

La rupture de l’ouvrage s’est produite le long d’une soudure longitudinale et s’étend sur 175 cm de long. Elle s’est produite à un endroit où le pipeline était à 36 bar dans une zone présentant une corrosion. Les analyses métallographiques ne détectent rien d’anormal au niveau de l’acier des tubes et du cordon de soudure. En revanche, l’examen de la zone de rupture révèle une zone de fatigue préexistante au niveau de la paroi interne du tube en pied de cordon de soudure. Il est par ailleurs admis que le transport par rail des tubes favorise l’apparition de précontraintes, notamment pour les tubes présentant un ratio épaisseur/dn de 1 pour 100.

Enseignements tirés

Les contrôles réalisés sur l’ouvrage n’ont pas permis de détecter les défauts de fatigue : raclage, épreuve hydraulique. Le transporteur améliore ainsi ses méthodes de détection de ce type de défaut avec des moyens ultra-sons. L’ouvrage est ensuite contrôlé sur la base de ces nouvelles méthodes. Les zones où des défauts sont détectés sont systématiquement excavées pour lever les doutes. Selon l’organisme d’enquête américain (NTSB), le manque de texte encadrant le transport des tubes par route, rail ou mer contribue au type d’événement rencontré.