Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une violente explosion se produit vers 0h45 dans une entreprise de démantèlement de munitions, lors de la destruction de grenades (procédé automatisé mais chargement et déchargement manuel). Un employé est tué et un autre grièvement blessé (éclats).

Les dégâts matériels sont importants ; un mur menace de s’écrouler sur un réservoir de GPL. Celui-ci est vidé par une entreprise spécialisée. Les bâtiments sont sécurisés. Les dommages matériels internes sont évalués à 500 000 euros.

D’après les dommages observés, 2 détonations ont du se produire, l’une dans 1 conduite de gaz d’échappement du procédé, à l’endroit où un raccordement supplémentaire d’aspiration de gaz avait été ajouté et l’autre correspondant au stock de grenades. L’équivalent TNT est estimé entre 300 et 1000 kg.

Des dépôts au niveau de l’installation d’aspiration supplémentaire (de par sa construction) ou un bouchage de la conduite de gaz d’échappement par un obstacle (morceaux d’emballage?) seraient à l’origine de l’accumulation d’explosif. Celui-ci aurait détoné, initié par la détonation d’une grenade, 1 choc d’un morceau de métal sur de l’explosif dans la conduite ou 1 décharge électrostatique.

Un accident s’était déjà produit le 14/06/2002 ; l’explosion d’une grenade tombée au sol lors du chargement manuel blessait un opérateur à 1 jambe. Des modifications du poste de travail avaient été menées.

L’entreprise dispose d’un système de management de la sécurité basé sur 1 système certifié de gestion de la qualité, mais il apparaît insuffisant, notamment :

  • modes opératoires ne précisant pas des dates de contrôle du système d’air qui devait être nettoyé toutes les semaines. La dernière date de contrôle et l’état du système n’ont pas été consignés,
  • pas de description du procédé ni des paramètres de contrôle des destruction dans l’EDD,
  • analyse des risques ne comportant que ceux liés intrinsèquement à la munition et non plus généralement au procédé etc.,
  • pas de différenciation significative entre des travaux d’entretien et de réparation dans l’atelier à risques,
  • respect des quantités maximales de stockage des explosifs dans les différents bâtiments et postes de travail reposant exclusivement sur des moyens organisationnels,
  • présence d’un réservoir de 4850 L de GPL a côté d’une installation pyrotechnique.

Les experts soulignent que l’aspiration de poussières n’est peut-être pas nécessaire pour des explosifs produisant peu de poussières et que les explosifs susceptibles de libérer des poussières devraient être flegmatisés avant destruction. Les conduites d’aspiration communes à plusieurs installations ne devraient être qu’exceptionnelles et après démonstration de garantie des mesures de sécurité. Les modalités de nettoyage et de contrôle des installations de traitement d’air doivent être précisées et documentées. Les postes de travail doivent être le plus éloigné possible des dangers et protégés (vêtements de protection, écrans pare-éclats…). L’EDD sera actualisée.