Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie se déclare vers 17h30 dans un ferry. Le navire transporte 70 voitures, 20 camions dont certains frigorifiques et 50 remorques routières (tissus, pneumatiques) sur 3 ponts. Une fumée brune et âcre se dégage (décomposition du fluide des frigos, des isolants thermiques, etc.). La porte arrière d’embarquement est ouverte, empêchant l’utilisation efficace du système d’extinction au dioxyde de carbone du bateau. Les pompiers éprouvent de très grandes difficultés à se déplacer avec leur EPI en raison de la fumée et de la chaleur. Le refroidissement des parois du navire par des bateaux de secours ne permet pas d’empêcher la propagation du sinistre à l’ensemble des ponts. Plusieurs tentatives successives avec une lance-canon puis à mousse échouent. Le navire prend de la gîte au fur et à mesure que l’eau d’extinction s’accumule dans les parties basses.

Une baisse d’intensité du sinistre le 05/08 permet des reconnaissances internes. Les pompes du navire sont intactes mais leur alimentation électrique est endommagée. Un groupe électrogène permet de les remettre en service. Le feu est considéré éteint à 13h20 le 06/08.

Le navire et sa cargaison sont perdus. Les fumées ont incommodé 38 pompiers dont 3 ont été hospitalisés. Il a fallu 67 heures d’intervention pour maîtriser la situation.

La lutte contre un feu de navire est assimilable à un feu de sous sol : peu d’accès praticables, densité de marchandises élevée, cheminements étroits ou inexistants, exutoires absents ou insuffisants en regard des énormes quantités de produits de combustion libérés. D’autres difficultés sont spécifiques aux incendies de bateau comme la perte de stabilité (accumulation d’eau d’extinction dans les parties basses) et la transmission du feu par conduction dans un environnement métallique. Si le dispositif d’extinction au CO2 dans la cale a permis de limiter la propagation de l’incendie, il n’a pas empêché les effets de la chaleur.