Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur le site d’une centrale de production thermique, une défaillance sur le circuit de refroidissement de l’huile minérale de graissage des paliers de la turbine d’une des tranches entraîne le passage d’huile dans le circuit d’eau. Ceci conduit au déversement de 2 700 l d’huile dans le canal de rejet menant au Rhône. L’exploitant effectue un arrêt de la tranche, puis met en place des moyens pour limiter l’étendue de la nappe (barrages flottants), la récupération des produits (tampons absorbants et pompage) et la dispersion de la nappe (dispersants biodégradables). Il s’appuie pour cela sur les services de secours et une société spécialisée. La configuration du canal de rejet permet de limiter les conséquences. Ce canal de rejet est en effet équipé de 2 barrages à poste fixe : le premier, placé au débouché du canal, arrête la majeure partie de la pollution, le 2ème permet de retenir le reste. Au final, 1 900 l d’huile sont récupérés par pompage, 400 l via les absorbants, la perte dans le Rhône est estimée à 400 l. La vidange complète du circuit de refroidissement, avec récupération de l’huile encore présente dans les tuyaux (quantité estimée à 700 l selon l’exploitant) se poursuit sur 2 à 3 jours. Quelques poissons morts ont été observés dans la retenue constituée entre les 2 barrages. En revanche, aucune mortalité n’a été rapportée au-delà. L’accident est du à la concomitance d’une fuite sur un des échangeurs (8 tubes fuitards), qui n’était d’ailleurs pas en service, et de la non étanchéité des vannes d’isolement de l’échangeur, aboutissant à une fuite en continu dans le circuit de refroidissement. L’huile passait dans le circuit d’eau via les tubes fuitards puis migrait via les vannes permettant l’isolement de l’échangeur, non étanches, vers la partie commune du circuit de refroidissement. Dès détection de l’anomalie en sortie, l’équipe, croyant à une inétanchéité de l’échangeur en service, a basculé de l’échangeur intègre vers l’échangeur fuitard, ce qui a eu pour effet d’aggraver l’écoulement d’huile, avant d’arrêter la tranche. L’échangeur fuitard n’avait pas fait l’objet d’un retubage complet, contrairement à l’autre échangeur. Les mesures prises par l’exploitant sont les suivantes : mise en place d’une détection d’huile sur l’échangeur fuitard, expertise prévue lors du prochain arrêt de tranche, augmentation de la surveillance lors des rondes, amélioration des consignes liées au basculement sur le réfrigérant de secours.