Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie embrase, à 4h36, 2 à 3 000 m² des 4 000 m² d’une usine de cosmétiques datant de 1985 et en liquidation judiciaire depuis plusieurs mois. Ne parvenant pas à maîtriser les flammes, 2 gardiens donnent l’alerte. D’importants moyens sont mobilisés : 90 hommes / 3 départements et jusqu’à 33 véhicules. Le vent pousse les fumées vers une zone non habitée. Sans plan ETARE permettant notamment de connaître la nature et les quantités de produits stockés, les secours attendent 2 h avant d’approcher le sinistre par crainte d’une explosion dans le bâtiment. Plusieurs bouteilles de gaz explosent effectivement, le rayonnement thermique embrase même un camion stationné à 10 m et des fûts d’alcool sont projetés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. L’incendie circonscrit à 9 h est totalement éteint à 10h40, une cuve de 2 000 l d’alcool a été préservée lors de l’intervention. L’incendie aurait démarré au niveau du toit d’une salle de stockage. Un acte de malveillance n’est pas exclu, des traces d’effraction ayant été relevées. Les locaux sont vides lors des faits et aucune victime n’est à déplorer, mais 100 salariés sont en chômage technique. Utilisée comme ressource en eau lors de l’intervention, la MAROISE située à 500 m en contre-bas est légèrement polluée par les eaux d’extinction qui ruissellent ; une CMIC effectue des prélèvements. La commune fait creuser 2 bassins de rétention pour collecter les eaux de ruissellement (élimination évaluée à 6 MEuros). Les produits dangereux sont évacués la semaine suivante et le site est sécurisé. Des odeurs de parfum seront détectées durant 2 à 3 jours sur certains captages AEP ; une ville voisine de 10 000 habitants est soumise à des restrictions d’emploi d’eau potable. Plusieurs facteurs ont compliqué l’intervention : plan ETARE absent, cuves totalisant 20 000 l d’alcool dans un bâtiment difficilement visibles et reconnues 2 h après l’arrivée des premiers engins, pas de recoupement dans le bâtiment et alcool en flamme (fusion de conteneurs de 1 000 l en plastique, pas de cuvette de rétention) se répandant sur un sol en pente puis dans le réseau pluvial favorisant la propagation des flammes, fossé embrasé sur 600 m menaçant des habitations riveraines, structure en bardage offrant peu de points d’attaque aux porte-lance, stocks adossés aux parois des bâtiments, couverture radio de la zone d’intervention déficiente, réseau d’eau de la ZI ne permettant pas une alimentation rapide des engins…