Dans une usine de pigments et d’additifs divers, un rejet d’hydrogène et d’acétate de butyle s’enflamme au niveau de l’évent d’un réacteur d’hydrogénation. L’accident a lieu après ouverture d’une soupape de sécurité ; l’évent situé en toiture était équipé d’un pare-flamme. La montée en pression du réacteur résulte d’un excès d’hydrogène à la suite d’une mesure de la pression défaillante due au colmatage du piquage de prise de pression implanté sur le réacteur. L’alimentation en hydrogène du réacteur et l’injection d’azote dans l’installation sont arrêtées. L’Inspection des installations classées constate lors d’une visite post-accident que l’exploitant n’avait pas défini de zone explosive au voisinage de l’évent malgré la présence de matériels électriques aux abords de ce dernier (éclairage, ventilation, climatiseurs) ; certains de ces équipements sont anti-déflagrants, mais il ne pourra être établi avec certitude si la classe des gaz pour laquelle ces matériels sont conçus intègre ou non l’hydrogène. L’Inspection des IC note également que l’ouverture de la soupape et le rejet de gaz et de vapeurs inflammables ont été détectés tardivement. L’exploitant doit mettre en place un programme d’amélioration de la sécurité : mesures techniques et organisationnelles pour diminuer la probabilité de renouvellement d’un tel événement, détermination des zones explosives au sens de l’arrêté ministériel du 31 mars 1980 autour de tous les évents du bâtiment susceptibles de rejeter à l’atmosphère gaz ou vapeurs inflammables et vérifier l’existence de telles zones pour les autres installations du site, vérification de la compatibilité du matériel anti-déflagrant existant à proximité de l’évent en cause avec l’hydrogène. Plusieurs dispositions techniques sont réalisées avant le redémarrage de l’atelier : doublement des sécurités pour interrompre l’arrivée d’hydrogène en cas de suppression, amélioration du piquage de prise de pression et mise en place d’une maintenance préventive de ce dispositif.