Une fuite a lieu sur le stockage de chlore d’une usine chimique comprenant 3 réservoirs de 80 m³, dont un vide utilisable comme capacité de sécurité, implantés dans un bâtiment en béton. Un atelier de production d’acide perchlorique proche abrite le compresseur utilisé pour remplir les réservoirs Cl2 à partir d’un wagon citerne abrité dans un 2ème local en béton indépendant. Les réservoirs et le wagon sont munis d’un tube plongeur pour le transfert du Cl2 liquide et d’un piquage en partie haute pour la phase gaz. Chaque réservoir dispose d’un indicateur de niveau. Le wagon est relié aux canalisations fixes du stockage par 2 flexibles, l’un en cuivre pour la phase liquide et l’autre en téflon armé pour le Cl2 gazeux. En marche normale, la canalisation gaz est raccordé au compresseur dont l’aspiration est reliée au stockage (5 bar) et le Cl2 liquide est transféré dans le réservoir fixe en comprimant à 7 ou 8 bar la phase gaz du wagon. L’enquête met en évidence : des traces de combustion aux coudes et sur 50 cm de long vers le clapet d’aspiration du 1er étage du compresseur, ainsi que sur 7 à 8 m de la canalisation en acier en amont de ce dernier, un fort échauffement du compresseur (peinture brûlée). L’indicateur de niveau dans le local chlore mesure 490 hl, pour une valeur lue avant l’accident de 495 hl selon l’exploitant. Les vannes seront retrouvées fermées sur le wagon. A la suite d’une réunion entre des responsables du secteur Cl2 et les opérateurs, une consigne générale a été modifiée depuis quelques jours en raison du danger potentiel présenté par une rupture de l’un des flexibles utilisés. Depuis, les opérateurs devaient fermer ces vannes hors phase de transvasement alors que la consigne initiale établie 7 ans auparavant prévoyait leur maintien constamment ouvert après le branchement d’un wagon. L’ouvrier affecté au transvasement du Cl2 le jour de l’accident n’avait pas participé à cette réunion et aucune information ne lui avait été fournie à son retour de congé. L’exploitant évalue la fuite à 700 kg de Cl2 émis en 5 mn (dispersés par le vent), durée nécessaire à une équipe d’intervention interne équipée de combinaisons et de masques adaptés pour fermer les vannes du stockage et du wagon ; 4 personnes travaillant dans l’enceinte de l’usine (2 employés, 1 femme de ménage et 1ouvrier en sous-traitance) seront incommodées et 1 employé sera intoxiqué lors de l’intervention à la suite de la saturation de la cartouche filtrante de son masque.