Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion a lieu dans la salle d’électrolyse d’un site produisant du chlore (Cl2) et ses dérivés. Un disjoncteur départ auxiliaire s’ouvre à la suite d’une surcharge du transformateur des auxiliaires, d’un vieillissement du disjoncteur et d’une température élevée. Les pompes à mercure et à saumure, ainsi que les compresseurs Cl2 non alimentés s’arrêtent. En fonctionnement normal, les disjoncteurs des 3 transformateurs d’alimentation du courant d’électrolyse doivent s’ouvrir automatiquement sur coupure de l’alimentation de la bobine. Mais lors de l’accident le disjoncteur n° 2 est resté fermé et la salle d’électrolyse n° 2 a continué à être alimentée en 20 kA. L’explosion se produit lorsque le transformateur auxiliaire est enfin refermé après plusieurs tentatives 15 min plus tard. Le collecteur général Cl2 en amont des compresseurs est détruit, 15 cellules de la salle d’électrolyse n° 2 sont gravement endommagées, mais aucune victime n’est à déplorer. Une expertise confirme le bon état apparent du disjoncteur n° 2 en service depuis 2 ans. Son fabricant émet plusieurs hypothèses, dont la formation d’un fort champ magnétique en présence de conducteurs 50 kA proches qui aurait, soit excité la bobine, soit induit une magnétisation rémanente du noyau. Le disjoncteur qui était fermé, a maintenu un courant de 20 kA sur les conducteurs et donc un champ magnétique suffisant. Ne s’apercevant pas que le disjoncteur n° 2 n’est pas fermé, l’opérateur n’interdit pas comme il aurait dû le faire le réenclenchement du disjoncteur des auxiliaires. De l’hydrogène (H2) a sans doute été émis à la suite de l’attaque des fonds de cellules par l’acidité du milieu et de la production d’hypochlorite de soude et de potasse. L’H2 a réagi avec le Cl2 restant dans les canalisations lors de la remise en circulation du chlore et des saumures après mise sous tension des auxiliaires. La montée en pression faible des cellules, les caisses d’entrées n’ayant pas été vidées de leur saumure, confirme les faibles quantités de Cl2 formées. L’absence d’explosion de ces cellules en présence du mélange H2 / Cl2, confirme la formation d’hypochlorite et d’H2 par réaction du sel et de l’eau composant la saumure rendue possible en l’absence de mercure pour fixer le sodium ou le potassium au fond des cellules. Des consignes sont modifiées, des dispositifs évitant la magnétisation des composants des disjoncteurs du transfo n° 2 sont installés, un délestage en puissance du disjoncteur des auxiliaires est prévu.