Pollution
Humain
Environnement
Economique

Alors que des sous-traitant travaillent à chaud sur la rénovation d’une passerelle au-dessus d’un réservoir dans une raffinerie, ce réservoir, contenant un mélange d’acide sulfurique (H2SO4) et d’hydrocarbures dit H2SO4 “usé”, explose vers 13h30. Le réservoir se soulève et s’effondre vers le nord, provoquant la chute de la passerelle et le relargage de 1 000 m³ de H2SO4. La force de l’explosion endommage le réservoir qui relâche 1 332 m³ de H2SO4. L’acide, à la surface duquel les matières inflammables brûlent, fait déborder les rétentions et le réseau d’eau usées et se répand dans les allées. L’exploitant estime que 375 m³ se sont déversés dans le DELAWARE, tuant 2 500 poissons et 250 crabes. L’agence de protection de l’environnement (EPA) estime que 4 164 m³ d’H2SO4 sont perdus.

Le bilan est de 1 mort et 8 blessés par brûlures aux yeux et aux poumons ainsi que des nausées à cause des vapeurs. En raison de la contamination acide et des quantités encore présentes dans les réservoirs intacts, les équipes d’intervention ne peuvent entrer dans la zone que le 17 août soit 32 jours après l’accident. Les recherches du corps de l’ouvrier sont arrêtées le 18 septembre. Le bureau fédéral chargé des accidents chimiques (CSB) effectue une enquête.

Le rapport final montre plusieurs négligences. Le réservoir avait été convertit du stockage de H2SO4 “propre” à celui de H2SO4 “usé” en 2000 sans précaution. Contrairement au H2SO4 “propre”, le H2SO4 “usé” contient des hydrocarbures et des vapeurs inflammables peuvent se former, nécessitant un inertage au CO2. Sur le réservoir, ce système consistait en un simple tuyau de caoutchouc introduit dans le réservoir ne délivrant qu’un faible débit de CO2. Le réservoir présentait également plusieurs trous causés par la corrosion par lesquels pouvaient s’échapper les vapeurs inflammables et la dernière inspection remontait à 1996.

Le propriétaire de la raffinerie était conscient de ces faiblesses mais avait tout de même délivré un permis de feu. Les sous-traitants n’étaient pas informés de la présence de ces vapeurs et n’avait procédé à la détection des gaz que le matin, en arrivant sur le site. Ils auraient du recontrôler les gaz en début d’après-midi, alors que la température avait augmentée. De plus, ils n’avaient pas installé de protections contre la projection d’étincelles, contrairement aux indications du permis.

L’Etat fédéral et l’Etat du Delaware engagent des poursuites judiciaires. L’exploitant paye 370 k€ de dépollution, 6 M€ pour l’amélioration de la sécurité, 32,4 M€ pour les dommages corporels, 130 k€ pour les frais d’intervention des secours publics et 10,2 M€ d’amendes pour dommages écologiques.