Pollution
Humain
Environnement
Economique

Peu avant minuit, une violente déflagration dans un immeuble de 5 étages détruit une cage entière du bâtiment qui s’écroule, formant un amas de 900 m³ de gravats et de poussières. Le plan rouge est déclenché. D’importants moyens en hommes et en matériels sont mis en oeuvre pour déblayer les décombres et prendre en charge les victimes ; 11 morts et 3 blessés, dont un enfant gravement atteint, seront extraits des décombres. Une enquête judiciaire et des expertises sont effectuées pour déterminer l’origine et les circonstances exactes de l’accident.

Selon le service du gaz concerné, un 1er rapport d’expertise affirmerait que la rupture, à 3,5 m de l’entrée de l’immeuble, d’une canalisation en fonte grise de 100 mm en service depuis 1955 serait à l’origine de l’explosion. Ce rapport indiquerait également que des travaux de coffrage auraient été effectués à la demande de la co-propriété sur ces installations au milieu des années 80 ; 2 matériaux différents utilisés pour enfouir la canalisation auraient pu à terme fragiliser la tuyauterie et provoquer sa rupture. Largement utilisée dans les décennies 1940 à 1970 (1/3 du réseau selon l’exploitant), la fonte grise s’avérant être cause de fragilité à des agressions d’origine extérieure a été abandonnée depuis plus de 20 ans pour les nouvelles canalisations, au profit notamment du polyéthylène à partir des années 1980. Dans le cadre d’un programme national de modernisation de son réseau de distribution du gaz, le service du gaz a prévu par ailleurs le remplacement progressif et sur plusieurs années des canalisations en fonte grise existantes.

Cependant, considérant qu’il connaissait le caractère fragile et dangereux des fontes grises et qu’il a négligé de poursuivre l’objectif de remplacement des canalisations concernées malgré des moyens financiers suffisants, le tribunal correctionnel a condamné le 23 mars 2006 le service du gaz à une amende de 204 500 euros pour homicides et blessures involontaires, jugement confirmé le 21 décembre 2006 par la Cour d’Appel de Dijon. Cette dernière a repris les faits retenus lors du premier jugement (non-renouvellement de la canalisation, odorisation insuffisante du gaz, erreur de cartographie) pour rendre son verdict.