Au cours d’une opération de pastillage d’hexal 70/30, faisant partie d’une fabrication courante et bien stabilisée, une détonation se produit sur l’un des comprimés à l’intérieur du moule (matrice) dans une usine de munitions. L’examen de la matrice reconstituée et des poinçons fait apparaître que l’ensemble du phénomène s’est produit en 2 temps. Tout d’abord, une détonation d’un comprimé intervient, provoquant la rupture de la matrice suivant 3 axes principaux. Puis, par les zones de rupture, des gaz se propagent vers 2 alvéoles voisins, entraînant la déflagration des comprimés qui s’y trouvaient. Ce deuxième régime de décomposition est probablement consécutif au déconfinement provoqué par la rupture de la matrice. L’opérateur, travaillant dans une cellule voisine, est alerté par le bruit et stoppe la machine dès que possible (après quelques cycles, sans nouvel effet pyrotechnique). La presse est légèrement déteriorée (destruction de la matrice).

La première détonation s’est produite en partie supérieure de la matrice, ce qui permet d’avancer 2 hypothèses concernant sa position dans le cycle de compression. Soit la détonation s’est produite au cours du début de la compression. La cause pourrait être un corps étranger extérieur ou la rupture d’un poinçon. Soit la détonation se serait produite au cours de l’éjection du comprimé. Les comprimés étant fortement serrés dans le moule, un “coup de briquet” pourrait expliquer le phénomène. A cause d’un changement de fournisseur d’aluminium, l’explosif était plus abrasif. Cependant, après analyse de sécurité, l’exploitant avait écarté tout effet induit.

L’exploitant procède à une révision complète de la machine par son constructeur avant remise en service. Il change les poinçons et matrices, avec billage avant montage et vérification du traitement anti-usure. La surveillance périodique du bon état des outillages est accrue, de même que la surveillance de la machine pendant son fonctionnement.