Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une aciérie, un incendie se produit alors que des travaux de démantèlement d’un haut-fourneau arrêté depuis 1992 sont en cours (depuis l’été 2000). Des agents de maintenance procèdent au démontage d’une vanne de 25 cm de diamètre située sur une canalisation d’alimentation en gaz de coke du haut-fourneau dans un local, 6 m sous le niveau du sol, offrant des possibilités de sortie limitées. Une fuite avait été repérée au niveau de la vanne le 1er janvier, le gel de l’eau contenue dans les condensats accumulés dans la canalisation non calorifugée au dessus de la vanne serait à l’origine de la rupture de cette dernière.

Du combustible encore présent dans la canalisation formant un bras mort (propice à l’accumulation des condensats) fuit lors du démontage et est projeté sur 3 employés ; il s’enflamme au contact d’un élément de protection contre le gel présent (lampe infra-rouge ou chauffage au gaz), provoquant un retour de flamme puis une explosion dans la canalisation qui alimente l’incendie. Parmi les 10 employés se trouvant dans la zone de travail, on compte 2 morts, un employé et un sous-traitant, et 4 blessés (intoxiqués par les fumées) dont 1 plus sérieusement atteint.

L’enquête effectuée par le Chemical Safety Board (CSB), agence fédérale indépendante révèle que les travaux de démolition ont été insuffisamment planifiés et contrôlés, en particulier :

  • Le risque lié aux condensats n’avait pas été étudié ; la présence potentielle de substances inflammables n’était pas identifiée dans les procédures de démantèlement.
  • Les travaux en cours n’avaient fait l’objet d’aucune procédure écrite, contrairement à la politique de sécurité de l’entreprise, qui précise que des procédures de travaux adéquates doivent contenir des instructions écrites pour l’isolation et la purge des canalisations.
  • Les possibilités de fuite pour les opérateurs étaient réduites, aggravant les conséquences de l’incendie.

De plus, 3 accidents s’étaient produits début janvier 2001, montrant que des condensats étaient encore présents dans différentes canalisations (impossibilité de drainer proprement les condensats à cause du gel) et qu’ils étaient inflammables. L’analyse des accidents était encore en cours ; aucune information sur ces accidents n’avait été transmise aux employés effectuant les travaux en ce 02/02.