Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 15h48, un employé d’une entreprise de recyclage détecte une odeur d’essence sur le site d’une ancienne décharge. Après recherche, il découvre une résurgence d’essence à proximité d’un pipeline en acier de 40” (1 m de diam, 26 bar) et appelle les numéros indiqués sur un marqueur de pipeline à proximité pour signaler la fuite. Au second essai, il parvient à joindre un technicien de contrôle qui, arrivé sur site 20 min plus tard, confirme la fuite et demande l’arrêt de la ligne ainsi que l’intervention des secours. Au total, près de 114 m³ se sont déversés, 64 m³ pourront être récupérés. Aucune alarme n’a été détectée dans le centre de contrôle pour signaler la fuite.

En septembre 1998, les coûts de nettoyage et de réparation de l’oléoduc s’élèvent à 3,2 M$ (3,5 M. euros).

Le pipeline, constitué de tubes soudés en acier de 8 mm d’épaisseur a été construit en 1978 à une profondeur de 1,2 m dans une décharge municipale alors en activité. La section de la décharge où la canalisation est située a été utilisée jusqu’en 1980 : la canalisation a ainsi été recouverte de 2 à 3 m de déchets et de terre. La décharge a été officiellement fermée en 1987. Après affouillement, le pipe présente des fissures et des déformations, dont une fissure traversante de 15 mm de long et des fissures longitudinales et circonférencielles, sur la peau externe. Aucune trace de rayure, corrosion n’est observée.

L’enquête menée par le bureau pour la sécurité des transports (US NTSB) montre que la cause probable de la rupture est due à l’assise du pipe et au tassement des sols (terre +déchets) au-dessous. Il souligne que l’exploitant du pipe a échoué à prendre des mesures efficaces lors de la construction afin d’assurer les fondations stables pour appuyer le pipeline. L’activité d’un centre de recyclage en surface a proximité et sur la zone normalement réservée au passage du pipeline a contribué à l’endommagement (fatigue) de la canalisation en ajoutant des contraintes mécaniques supplémentaires. Le rapport souligne également l’échec des patrouilles aériennes qui n’ont pas identifié que des stockages de bois empiétaient sur la zone du pipe.

Après l’accident, la compagnie change son système d’appel téléphonique : tous les appels des numéros d’urgence inscrits sur les marqueurs sont acheminés vers un système de réponse automatisé où les appelants sont invités à appuyer sur 1 pour signaler une fuite ou d’accident. Ces appels, ainsi que ceux qui ne peuvent pas faire la sélection (téléphone à cadran…), sont alors dirigés directement vers le centre de commande du pipeline. Les appels pour d’autres raisons non urgentes sont renvoyés vers un autre numéro (horaires de bureau).