Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un cargo américain battant pavillon libérien, en route depuis la Norvège vers le Québec avec une cargaison de 84,7 t de pétrole brut s’échoue vers 11h20 au niveau de la pointe sud des îles shetland après une panne de moteur. Le pétrole se répand sur la côte sud-ouest provoquant une marée noire. Les efforts visant à limiter les conséquences (boudins absorbants, pulvérisation de dispersants par avion…) sont entravés par des vents de force 10 à 14 (ouragans).

Un centre d’intervention d’urgence est mis en place. L’impact environnemental de la marée noire est examiné. Les piscicultures de saumon sont touchées et la plupart de leurs stocks (saumons prêts à être commercialisés) sont abattus. La pêche est interdite dans le sud des Shetland pendant 2,5 ans pour les coquillages et 6 à 12 mois pour les poissons. Sur les plages, 1 538 oiseaux de 23 espèces différentes sont retrouvés morts. Les vents violents projettent du pétrole sur la terre. Les populations locales, la faune et la flore sont ainsi exposées aux hydrocarbures. Des effets sur la santé (irritations oculaires, cutanées et de la gorge, maux de tête et fatigue) sont signalés. Une étude menée sur les effets à long terme ne montre pas de risque sanitaire. La terre est rendue apte à l’agriculture dès la saison suivante. Les personnes directement impliquées dans les opérations de nettoyage sont équipées avec des protections individuelles et masques filtrants. En 1995, 45 millions de livres sont versés en compensation.

La veille (04/01), dans la matinée, 4 sections de tuyaux de rechange en acier, fixés sur le côté bâbord du pont arrière, se sont détachées pendant la tempête et roulaient entre le côté bâbord du carter moteur et le bastingage, endommageant les tuyaux en acier des réservoirs de stockage de diesel moteur. L’alimentation du moteur s’est retrouvée contaminée par l’eau de mer provoquant l’arrêt du moteur principal. Malgré les multiples tentatives de l’équipage pour séparer l’eau du diesel et relancer les machines, le navire ne redémarre pas et dérive vers les côtes. L’ensemble du personnel, qui ne parvient pas non plus à ancrer le navire, est alors évacué par hélicoptère avant que le navire ne s’échoue.

Le cargo de 241 m de long, construit au Japon en 1975, et n’a pas eu une double coque qui aurait diminuer les chances d’un déversement de pétrole.

Le rapport sur la catastrophe souligne que le mauvais temps est en grande partie responsable de l’accident, mais que certaines actions inadaptées du capitaine ont aggravé la situation : détection tardive des tuyaux brisés parce que les marins ont passé les quarts de pont dans la timonerie, absence d’analyse du danger représentés par les tuyaux brisés sur l’intégrité des autres tuyaux, incapacité à réaliser l’origine de la contamination à d’eau de mer… Des recommandations sont faites sur la formation des marins, l’information immédiate des garde-côtes lors de la réception d’une demande d’assistance remorquage de navires transportant des cargaisons dangereuses et la nécessité de l’harmonisation des systèmes de remorquage pour cargos.