Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine d’incinération d’ordures ménagères ouverte en 1995, un feu se déclare vers 7h20 dans un silo de 30m3 rempli à moitié de résidus de fumées (17 t de REFIOM). L’échauffement du ciel du silo a ensuite enflammé les appareils électriques situés sur le dessus et la toiture en plastique, générant une épaisse fumée noire. Aucun impact sur l’environnement ne sera toutefois relevé.

Une trentaine de pompiers intervient en renfort de l’équipe d’intervention de l’usine ; le feu est éteint en 30 minutes grâce à la réserve d’eau incendie du site. Les eaux d’extinction ont été récupérées et seront traitées par une entreprise spécialisée. Le silo est vidé pour être réparé. Durant les 2 semaines nécessaires aux travaux (incluant les maintenances programmées de l’arrêt estival), 3 000 t de déchets ménagers sont évacuées en centre d’enfouissement (CET) faute de pouvoir être envoyées vers un autre incinérateur.

L’hypothèse d’une auto-inflammation des REFIOM/charbon actif est écartée car aucune trace d’incendie n’a été relevée sur les parois du silo qui contenait en revanche des suies noires à fortes teneurs en imbrûlés et en COT (4 à 6 fois la normale). Des plaques de cendres vitrifiées dont la composition très spécifique correspond à des déchets hospitaliers ont été retrouvées dans un four. Ces éléments confirment le scénario d’incendie suivant : des déchets hospitaliers à très haut pouvoir calorifique ont entraîné un « coup de chaud » (env. 1 600 °C) très rapide (i.e. non détecté par les enregistreurs) dans un four, consommant une grande partie de l’oxygène disponible. La mauvaise combustion des autres déchets présents a provoqué l’envoi d’imbrûlés rougeoyants vers le silo de REFIOM. Le transport pneumatique de ces imbrûlés a réactivé les braises qui ont enflammé le filtre à manches en tête de silo, puis la tuyauterie en résine et la toiture.

Les conséquences financières sont estimées à 9 MF réparties en 1MF pour le nettoyage des installations et 8 MF d’interventions des entreprises extérieures et de pertes d’exploitations. L’exploitant envisage d’installer un système de sprinklage sur la partie supérieure du silo ainsi qu’une sonde de température dans la tuyauterie de transfert de l’air dépoussiéré vers les laveurs (tuyauterie en résine en haut du silo) avec déclenchement d’une alarme à 90°C.