Pollution
Humain
Environnement
Economique

L’exploitant d’un pipeline d’essence (DN 400, année de mise en service : 1966, Pression de service: 100 bar, épaisseur des parois : 8 mm) détecte vers 15h25 une anomalie lors d’une opération de transfert d’hydrocarbures. Une brèche de 70 cm se produit au niveau de la conduite située à 3 m de profondeur au niveau d’un croisement avec une canalisation d’eau. Près de 1000 m³ d’essence très volatile se répandent dans la rivière traversant Whatcom Creek sur plus de 2 km. Suite aux appels téléphoniques pour odeurs d’essence, un plan d’urgence est mis en place à partir de 16h30 avec établissement d’un périmètre de sécurité et évacuation des personnes. A 16h55, les vapeurs d’essence s’enflamment et une explosion se produit. Un important panache de fumées noires visible d’Anacortes à Vancouver se forme. Les pompiers réussissent à maîtriser le feu vers 18h30 et les fumées commencent à se dissiper à 19 h.

Le bilan humain de l’accident est très lourd :

  • 3 personnes décédées dont 2 enfants qui meurent à la suite de leurs brûlures ;
  • 8 personnes blessées.

Les flux thermiques de l’incendie étant importants, ils nécessitent l’arrêt d’une ligne électrique grande puissance. Plus de 58 000 abonnés se retrouvent sans électricité pendant plusieurs heures. Les dégâts matériels sont également notables : bris des vitres des maisons, usine de traitement des eaux endommagée, arbres calcinés. Les alimentations de 2 des 4 raffineries de l’état sont coupées.

Le conseil national de sécurité des transports réalise une enquête et conclut que le sinistre est lié à une cascade d’événements :

  • des travaux d’excavation réalisés par la société des eaux ont endommagé le pipeline 5 ou 6 ans avant l’accident ;
  • la supervision du chantier d’excavation par l’exploitant du pipeline a bien été réalisée mais n’a pas été efficace (aucune anomalie détectée) ;
  • l’absence d’investigations complémentaires à la suite des défauts observés lors des campagnes de raclage ;
  • le manque de fiabilité du système informatique (SCADA) en salle de contrôle qui est devenu inopérant le jour de l’accident ;
  • la défaillance d’une vanne située en amont équipée d’un système de détection de surpression. Un mauvais réglage du seuil de détection (préconisations du fabricant de la vanne non suivies et retard dans la maintenance) a rendu cette barrière de sécurité inopérante ;
  • l’absence de formation et le non traitement des anomalies remontées par les opérateurs, la hiérarchie les jugeant “non-critiques”.

En décembre 2002, l’exploitant du pipeline plaide coupable devant la cour de justice de Seattle. Après accord entre les différents plaignants, l’exploitant paye 112 millions de dollars (86 millions d’euros) pour régler toutes les amendes pénales fédérales et les demandes des parties civiles.