Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site chimique produisant du chlore et des dérivés chlorés, une fuite de 500 kg de Cl2 a lieu en 1 h sur une colonne de lavage. Le site dispose de 3 postes électriques, reliés entre eux et abaissant la tension de 63 à 5 KV ; 2 sont alimentés par un poste électrique implanté sur la commune, l’un par une ligne électrique (L1), le second par 2 lignes (L2 & L3). Le 3ème poste de l’usine est relié à la centrale électricité/vapeur de l’usine. A 14h55, un défaut grave sur le poste P1 ouvre plusieurs disjoncteurs dans les postes usine et dans le poste. Dans l’impossibilité de déterminer l’origine du défaut depuis la salle de contrôle de la centrale vapeur, les opérateurs effectuent des manoeuvres d’ouverture et de fermeture des lignes qui, le défaut n’étant pas isolé, provoquent à leur tour des déclenchements et notamment l’arrêt des turbines à gaz fournissant le courant électrique ‘usine’. A 15h12, une ligne (L3) est remise en service, le courant est rétabli sur les postes 2 et 3, mais pas sur le poste P1 alimenté par la ligne L1 déjà ouverte avant l’incident. Le défaut n’étant toujours pas localisé, un essai est réalisé pour refermer la ligne (L4) alimentant le poste P1 depuis le poste P2. Un nouveau défaut entre les phases du jeu de barres du poste P1 coupe à nouveau la ligne L3. Alertés, les opérateurs se rendent alors au poste P1 où ils découvrent que l’un des transformateurs de potentiel permettant de mesurer les variations de tension sur la ligne 63 KV est détruit, l’huile qu’il contient brûlant encore. Le poste P1 est alors totalement isolé. L’usine sera totalement réalimentée à 15h47. Lors d’une panne électrique générale, une mise en sécurité des installations est prévue avec le démarrage automatique de 8 groupes électrogènes diesel pour alimenter les seuls appareils nécessaires à l’arrêt des unités. Si 7 d’entre eux démarrent normalement dont un manuellement, le 8ème affecté à l’unité de fabrication du Cl2 et à 3 autres unités, s’arrêtera 2 s plus tard fusible grillé. Des surpressions dans les circuits aval contenant du Cl2 liquéfié soulèvent le toit frangible de la colonne de lavage et endommagent également un joint sur une canalisation d’ammoniac dans un atelier de dessalage. L’NH3 et le Cl2 libérés forment du chlorure d’ammonium qui a permis de visualiser la dérive du nuage toxique à 1 000 m d’altitude sur 10 km avant qu’il ne se dissipe sous l’influence de conditions météorologiques favorables. Deux intervenants seront légèrement intoxiqués.