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Explosions de silos

ARIA 11657 – Blaye

Parfois sous-estimés, les risques d’explosion de poussières dans les silos ont fait la une de l’actualité lors du dramatique accident d’une malterie à Metz en octobre 1982 qui provoqua le décès de 12 personnes, puis à nouveau 15 ans plus tard, le 20 août 1997, à la suite de l’explosion de Blaye où l’on déplora 11 morts et 1 blessé. Aujourd’hui les acteurs de la prévention ne doivent plus ignorer ces risques.

Successivement réglementés par l’arrêté ministériel du 11 août 1983 puis par celui du 29 juillet 1998, les installations de ce type soumises à autorisation au titre de la législation installations classées relèvent actuellement de l’application de l’arrêté ministériel du 29 mars 2004. Cette dernière évolution de la réglementation nationale fixe des obligations de résultats en confiant aux exploitants la responsabilité de soumettre au préfet les mesures qu’ils se proposent de mettre en oeuvre pour y parvenir. Bien entendu, les organismes professionnels ont un rôle important à jouer dans la préparation de leurs référentiels techniques et organisationnels auxquels les exploitants pourront se reporter.

Seize cents installations relevant de la nomenclature des installations classées au titre des rubriques n° 2160 ou antérieurement 376 bis relatives aux silos de matières organiques dégageant des poussières inflammables étaient recensés en France en janvier 2006.

Les enseignements tirés de l’accidentologie constituent pour les professionnels de ce secteur d’activité l’un des éclairages importants en vue de limiter le renouvellement des accidents ou en atténuer autant que possible les conséquences.

 Fissurations et effondrements de silos

Si l’effondrement de silo peut résulter d’une explosion interne comme dans les accidents de Metz en 1982 (ARIA n° 8781) qui a occasionné 12 morts ou celui de Blaye, en 1997, (n° 11657) avec 11 morts, il ne vient pas immédiatement à l’esprit que des silos peuvent, sous l’effet du poids des matières contenues, se fissurer ou s’effondrer. Cette hypothèse n’est quasiment pas examinée dans les études de danger des installations même anciennes. L’apport du retour d’expérience sur l’accidentologie incline à la réflexion sur la prévention de ce type d’accident.

Il résulte de l’examen de 7 cas recensés dans la base ARIA, les principaux éléments suivants :

  • les conséquences de ces effondrements se sont limitées à des dégâts matériels par la chute d’éléments de structure et au déversement de centaines de tonnes de grains ou à l’interruption de du trafic ferroviaire voyageurs (cf. accident n° 24293 à Méru (60)) . Seule l’absence de personne à proximité a permis d’éviter des victimes. De plus, la possibilité d’aggravation du risque d’explosion n’est pas négligeable par la mise en suspension d’un volume important de poussières et par endommagement ou destruction de matériels électriques ou d’équipements de sécurité,
  • les causes de ces ruptures de structures sont nombreuses et peuvent dans certains cas être cumulatives : défaut de conception (sous-dimensionnement…), défaut de construction (mauvais ferraillage…), modifications et travaux sans étude suffisante, corrosion et vieillissement des matériaux… L’absence de réparation des défauts ne peut que conduire à terme à l’affaiblissement des structures.

Une certaine vigilance semble s’imposer notamment vis-à-vis des installations les plus anciennes. Il conviendrait que les exploitants s’assurent qu’ils disposent bien des plans de construction de leurs installations et fassent vérifier la bonne conception du génie civil, la conformité de sa réalisation et des modifications éventuelles.

En l’absence de tels éléments ou en cas de doute sur les marges de sécurité, l’exploitant peut faire réaliser une expertise de la résistance des ouvrages par un organisme spécialisé.