Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare sur le four d’une unité d’hydrodésulfuration (HDS) des gazoles d’une raffinerie. Des flammes et une épaisse fumée noire, contenant du CO2 et du SO2, sont visibles à la cheminée. Le site est mis en sécurité 5 min après détection de l’accident. Le POI n’est pas déclenché. Alertés par des riverains, 60 pompiers et 15 véhicules se rendent sur place sans avoir à intervenir. Le feu est maîtrisé en ½ h par les moyens internes, après coupure des charges et de l’H2, la stratégie étant de laisser brûler : la décompression du réacteur en aval alimente l’incendie interne au four durant plusieurs heures. Par précaution et en l’absence d’informations précises de l’exploitant, la circulation sur l’A7 est coupée pendant 1 h. La police municipale évacue 600 personnes.

En soirée, le directeur du site informe la presse ; 2 pompiers internes sont légèrement blessés. La quantité d’hydrocarbure brûlé est estimée à 45 t, celle de SO2 émise à 1 t. Selon le réseau de mesure de la pollution atmosphérique, la concentration en SO2 serait restée sous le seuil d’information du public.

Sur proposition de l’inspection des installations classées, le préfet prend un arrêté subordonnant la reprise de l’exploitation de l’unité HDS à la remise d’un rapport sur l’état de la cheminée, au maintien en sécurité permanente de l’unité et à l’évacuation / élimination des déchets et effluents résultant de l’incendie. Le four (temp = 420°C ;P= 40 bar) équipé de tubes inox austénitique (diam. 6”) se compose d’une zone de convection en partie haute (non accessible au contrôle) et d’une zone de radiation (tubes soumis à la flamme, accessibles et considérés comme les plus exposés) en partie basse. Lors de l’accident, la partie haute a subi le plus grand flux de chaleur : par endroits, métal porté au rouge, tubes fondus, réfractaire vitrifié. L’expertise du tube en cause (non fondu) fait état entre autres d’un manque d’épaisseur dû à une attaque ancienne aggravée par une oxydation/ sulfuration et à un fluage léger dû à la présence de coke sur les parois. L’analyse de paramètres d’exploitation n’a pas fait apparaître de dérive. L’exploitant remplace le four ainsi que d’autres matériels, en fonction des températures atteintes. La cheminée, commune à l’HDS et la distillation atmosphérique (DA), a subi des contrôles (thermographie et verticalité) ne révélant pas d’anomalie particulière. Le carneau et le raccordement à la cheminée sont réhabilités (réfractaire changé). Le fonctionnement de la DA, arrêté lors de l’accident, a pu reprendre. L’indisponibilité de l’unité HDS est de 3 mois. Le coût des dommages matériels est estimé à 6 Meuros et les pertes d’exploitation à 22 Meuros.

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