Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit vers 1 h dans un pavillon. De retour de congés, le propriétaire tire de l’eau mettant en marche le chauffe-eau provoquant l’allumage de vapeurs d’hydrocarbures accumulées au sous-sol. Le propriétaire est légèrement blessé et son habitation est détruite.

Des hydrocarbures avaient été détectés depuis 1985 dans la nappe phréatique provoquant, à partir de 1989, l’apparition d’odeurs dans la commune. Des expertises menées depuis 1987 ont permis d’identifier la zone polluée et d’en attribuer la responsabilité à la raffinerie située à 2 km. Un captage d’eau potable était coupé depuis 1986 et des pompages dans la nappe avaient débuté avant l’explosion.

Le 23/08/90, une fuite est localisée au niveau d’un coude d’une ligne enterrée d’expédition de supercarburant de la raffinerie ayant transporté précédemment des produits de type coupes gazole et du white-spirit.

D’après les experts, plusieurs facteurs ont contribué à la corrosion de la ligne. Le terrain est constitué de remblai argileux avec de nombreux galets coupants (silex) dont certains sont « imprimés » dans le revêtement de la ligne provoquant à chaque fois des amorces de corrosion. Les canalisations reposent sur des barres en acier, ce qui est susceptible d’en dégrader prématurément le revêtement. Les terres prélevées montrent une très faible concentration de chlorure et une présence importante d’ions phosphates et sulfates qui augmentent considérablement la conductivité du sol. Enfin, la ligne percée ainsi que ses voisines ont subi l’influence de la protection cathodique des lignes protégées à proximité, accroissant la vitesse de corrosion aux emplacements où le tube est à nu (jutage arraché ou poinçonné par des silex).

La surface de nappe phréatique polluée est estimée en 1989 à 100 ha, plus de 15 000 m³ d’hydrocarbures ont été perdus et plus de 13 000 m³ ont été pompés dans la nappe. L’exploitant dédommage les tiers lésés : propriétaire du pavillon, distributeur d’eau et collectivité. Le coût total des indemnités et des travaux dépasse 50 MF (1991).

Les riverains, les exploitants de réseaux d’égout et les services concernés (gaz, téléphone…) sont par la suite informés sur les risques encourus au voisinage des canalisations et dans les locaux enterrés. A la demande de l’inspection des installations classées, l’exploitant contrôle l’étanchéité de tous les bacs de produits légers et canalisations enterrées de la raffinerie ; il ne met pas en évidence d’autre fuite. Il fait passer en situation aérienne ou en fourreau inspectable toutes les canalisations enterrées. Il met en oeuvre des moyens nécessaires à la résorption de la pollution (phase liquide et volatile). Un réseau de surveillance des BTEX est mis en place dans les locaux et habitations de la commune. Enfin, les caves des habitations exposées sont étanchées et les gaines techniques souterraines sont colmatées.

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