Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie éclate dans un dépôt non clos de 10 millions de pneus (200 000 m³) sur 5 ha. Ce dernier comporte 5 zones de stockage de hauteur moyenne 4 m (max. 7 m). Le feu initié dans un angle s’étend en 8 h à l’ensemble du dépôt. Pendant les 7 premiers jours, l’intervention se limite à un arrosage (286 m³/j) des pneus en périphérie par 9 camions-citernes depuis une source éloignée de 7 km ainsi qu’à la construction de voies d’accès facilitées par la configuration du terrain (plat) et le sol gelé. Ensuite, des engins sont réquisitionnés pour démonter les piles de pneus après passage du feu. L’utilisation de mousse (mélange eau/0,3% agent moussant) est plus efficace que l’eau seule mais ne permet d’éteindre les flammes que momentanément. Un canadair est réquisitionné mais ne volera que 2 jours à cause des températures négatives. Au sol, les opérations sont difficiles : les pompiers en ARI marchent dans la boue. Les carcasses métalliques des pneus empêchent les engins de chantier risquant d’être immobilisés dans le brasier de travailler la nuit. Ceux-ci traitant 0,5 ha/jour, les travaux prennent fin après 16 jours alors que la quasi-totalité du dépôt est détruite. Pendant l’incendie, une grande part des polluants dus à la combustion des pneus est partie à l’atmosphère. Une partie de la fraction d’huile produite par pyrolyse a brûlé mais une quantité non négligeable s’est retrouvée dans les eaux d’extinction ou a pénétré dans le sol. 700 000 l d’huile et le double en eau contaminée ont été collectés. les contaminants (benzène, toluène,…) ont atteint le cours d’eau, l’eau chargée d’huile a probablement pénétré dans le sol argileux jusque dans les fentes du fond calcaire. Le sinistre a généré 20 000 m³ de déchets solides et les terrains sont contaminés sur 4,5 ha par 12 à 50 m³ de résidus liquides flottant sur la nappe. Pendant 3 mois, 25 personnes sont privées d’eau potable. Durant les 17 jours d’incendie, 1 700 personnes ont été évacuées sur un rayon de 4 km. Le coût lié à la pollution engendrée est estimé à 25 millions de $ canadiens, celui de l’intervention des secours à 500 000 $. L’origine criminelle du sinistre est rapidement établie, un adolescent et ses 3 comparses sont arrêtés. A la suite de cet incendie, une procédure d’autorisation avec enquête publique est établie par les autorités canadiennes. Sont prévues : des distances minimales de 150 m pour les cours d’eau, captages et zones écologiques, 35 m pour les voies de circulation ; 2 points d’accès pour véhicules jusqu’à 20 t ; le stockage en îlots de moins de 900 m² (hauteur max 4 m) séparés par des voies d’au moins 15 m de largeur ; la clôture de l’ensemble du site ; un système de drainage et une capacité de rétention suffisante pour les eaux d’incendie ; des extincteurs portatifs sur le site et dans les véhicules, une réserve de sable d’au moins 300 m³ ; une garantie financière de 2 $ par pneu (max 100 000 $). Les autorités prévoient l’élimination progressive de ces dépôts.

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