Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 4h45, au moment de sa prise de service dans une installation de traitement de déchets plastiques, un chef d’équipe sent une odeur de brûlé et observe des fumées sortant d’un bâtiment. En y pénétrant, il constate la présence de flammes sur 1 à 2 m au pied d’une trémie de collecte de broyats de plastiques. Il alerte les secours après avoir demandé à ses collègues de ne pas pénétrer dans le bâtiment. Il attaque les flammes à l’aide d’un extincteur. A leur arrivée, et après avoir ouvert les trappes de désenfumage, les pompiers terminent l’extinction par l’arrosage massif des trémies.

Le feu s’est déclaré dans un sac de récupération (chaussette) de 500 l rempli de fines de broyats. Cette chaussette est accrochée à un filtre (cyclone), situé en tête de trémie, servant à séparer les fines du broyat de plastique. L’incendie s’est propagé à la seconde chaussette accrochée au même cyclone. Avant de tomber au sol, ces 2 chaussettes enflammées ont communiqué le feu aux chaussettes de la trémie voisine par la tuyauterie reliant les 2 cyclones de chaque trémie.

L’origine de l’incendie n’est pas déterminée. Le travail s’était terminé la veille à 21 h et devait reprendre le matin à 5 h. Lors de l’événement, les chaussettes n’avaient pas été vidées depuis 3 à 5 jours. Cette opération est pourtant normalement réalisée à chaque fin de poste, soit 2 fois par jour. Il faut noter que les fines et broyats sont normalement humides. Ce n’était cependant le cas à ce moment-là, en raison d’une météo caniculaire depuis plusieurs jours. L’hypothèse avancée par l’exploitant est un départ de feu par électricité statique. Celui-ci aurait conduit à une combustion lente pendant la nuit.

L’inspection constate par ailleurs que les modalités d’exploitation du site présentent des lacunes en matière de sécurité :

  • saleté des installations et des sols
  • stockage anarchique de déchets de plastiques non triés (notamment à proximité d’un stockage de bouteilles de gaz), avec dépassement des quantités admises et absence de séparation des déchets stockés en îlots
  • absence partielle de contrôles des équipements de sécurité (par exemple absence de vérification de l’installation de désenfumage depuis 2007)
  • absence d’un système de détection de fumée.