Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une rupture longitudinale se produit vers 6 h sur un pipeline de pétrole brut (DN 500, prof. d’enfouissement : 1 m en sol argileux, année de mise en service : 1965, pression : 69 bar) à 1,5 km d’une réserve naturelle. Aucune perturbation ni à-coup de pression dans le pompage en régime établi ne sont observés avant l’accident. Le pipeline est arrêté et isolé lors du déclenchement des alarmes en salle de contrôle. Les sols et des arbres sont pollués par les hydrocarbures sur 6,4 ha.

Après localisation de la fuite, l’exploitant déclenche vers 8 h son Plan de Sécurité et d’Intervention (PSI). Un périmètre de sécurité de 300 m est établi. Le tronçon fuyard est isolé. Le transporteur rédige un premier communiqué de presse à 9h50.

Des barrages sont déployés pour éviter toute contamination de la SEINE ou du canal de TANCARVILLE. Le pompage du mélange pétrole brut-eau (nappe phréatique affleurante à 20 cm) débute vers 15 h.

Plus de 450 voyages en camion sont nécessaires pour récupérer 4 500 m³ d’eaux mélangées à des hydrocarbures. Le traitement est réalisé via des installations temporaires et adéquates à proximité. Des prélèvements sont effectués dans les eaux de surface et dans la nappe phréatique pour suivre la qualité des eaux.

Quelques cadavres d’animaux sauvages (ragondins, canards, poules d’eau…) sont trouvés. Une barrière anti-animaux et un filet sont mis en place autour de la fouille. Des mesures interdisant le pâturage et prescrivant le fauchage des herbes souillées sont également prises par l’administration. Le coût des travaux de nettoyage, décontamination ou réhabilitation de l’environnement sont évalués à plus de 1 M€.

La rupture de l’ouvrage se caractérise par une brèche de 87 cm de long sur 9 cm de large sur la génératrice supérieure, de part et d’autre d’une soudure circonférentielle de raboutage, mais à l’écart des soudures longitudinales. Des expertises métallurgiques sont réalisées afin de caractériser le mode de dégradation.

Le pipeline a fait l’objet de 3 inspections complètes entre novembre et décembre 2013, dont les résultats définitifs sont connus depuis quelques semaines seulement (raclages pour détecter les pertes d’épaisseurs, les défauts géométriques et les fissures sur les tubes).

Les expertises métallurgiques au droit de la rupture mettent en évidence des empreintes régulières sur 3 m en génératrice supérieure, signes qu’une agression externe aurait endommagé le pipeline lors d’anciens travaux avec un engin de chantier. Un tronçon de plusieurs mètres est remplacé pour éliminer totalement le défaut.

Des fouilles sont menées sur le reste du pipeline pour vérifier l’absence de défaut similaire et contrôler/réparer les défauts les plus importants relevés par les raclages récents.

Le pipeline réparé est remis en service le 27/06 avec une pression réduite, dans l’attente de la vérification complète et intégrale de l’ensemble des défauts relevés par les raclages récents.

Au vu de la lecture des données du racleur de détection des fissures, il était très difficile de soupçonner l’existence de fissures au droit de la rupture. Cependant, des indications suspectes apparaissent à ce même endroit sur les résultats du racleur de mesure d’épaisseur. Il apparaît donc important que l’interprétation des données issues d’un contrôle puisse être corrélée avec les données d’autres contrôles. Une réflexion sur la méthodologie d’analyse des résultats (recalage des modèles utilisés) est lancée.

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