Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 9h57, une canalisation de gaz naturel éclate sur un site de stockage souterrain de gaz naturel. Le personnel arrête les opérations de transfert de gaz en cours du manifold vers le puits de stockage. La rupture crée un cratère de 4 m de diamètre et de 1,5 m de profondeur. De la terre est projetée sur jusqu’à 90 m. L’accès à la zone est interdit et des mesures d’explosimétrie sont réalisées.

L’ouvrage en cause mesure 1 km de long et a été mis en service en 1976. Sa pression de service est de 67,7 bar (épreuve à 102 bar) et son diamètre est de 219 mm. Un revêtement en brai de houille protège la tuyauterie. Enregistrée sur le guichet unique, la canalisation est enterrée à 1 m et traverse le domaine public sur les 2/3 de son tracé. Elle fait l’objet d’un suivi par le SIR du site dans le cadre d’un programme de surveillance (contrôle de la protection cathodique).

Au moment de l’accident, la conduite était en phase de remise en gaz progressive avec une montée en pression par palier. L’éclatement se produit autour de 35 bars, lors de la montée en pression de la canalisation à une vitesse de 0,5 bar/s, au niveau d’un coude à 90 ° précédent la tête de puits. Cette opération de remise en gaz puis en pression fait suite à une opération de purge réalisée la veille visant l’élimination d’hydrates (présence supposée par l’exploitant).

Aucune trace de combustion ou d’explosion n’est relevée et aucuns travaux n’ont lieu dans le voisinage. Le tronçon défectueux est prélevé pour analyse métallurgique. L’expertise conclut que la rupture n’est pas consécutive à une dégradation métallurgique (corrosion, fatigue, érosion en raison du drainage de sable…), mais qu’il s’agirait plutôt d’une “rupture ductile brutale”.

Une analyse menée par l’exploitant et une tierce-expertise menée en parallèle à la demande de l’administration concluent à deux scénarios susceptibles d’être à l’origine de l’événement :

  • une « explosion » survenue dans la canalisation et ayant conduit, par un étirement du front de flamme dans le coude, à une augmentation importante et très rapide de la pression au niveau du coude. Cette hypothèse est soutenue par le constat d’une augmentation locale du diamètre autour du coude supposant un phénomène de surpression et par la présence de sulfures de fer et oxydes de fer dans la canalisation. Cet événement met en évidence que la plage d’inflammabilité du gaz naturel augmente avec la pression et que l’énergie minimale nécessaire à l’inflammation du mélange air/gaz naturel est très inférieure à celle de la pression atmosphérique. Toutefois, aucune trace de rejet enflammé ou de zone brûlées n’ont été observées ;
  • une perforation interne par la projection brutale d’un hydrate. Les temps de dissociation d’hydrates peuvent être longs et pourraient laisser supposer la subsistance d’hydrates au moment de l’événement, toutefois, aucune trace d’impact n’a été relevée sur le coude.