Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine pharmaceutique classée Seveso, un feu se déclare à 16h12 dans la cheminée de l’incinérateur arrêté 2 h plus tôt pour maintenance. Le sinistre émet une importante fumée. Le POI est déclenché : le personnel des bâtiments sous la fumée est évacué, les pompiers du site éteignent l’incendie en une heure puis surveillent le refroidissement de la cheminée. L’alerte est levée vers 18h20. Une personne s’est blessée pendant l’évacuation (claquage). Le dispositif de traitement de fumées est endommagé, en particulier l’électrofiltre humide (EF) et une partie de la cheminée. L’exploitant effectue 2 prélèvements de végétaux et 5 de sols dans le milieu le plus exposé aux fumées et les analyse (HAP, métaux lourds, dioxines / furanne) pour caractériser un éventuel impact environnemental. Durant l’indisponibilité de l’incinérateur qui pourrait durer jusqu’à 18 mois selon les travaux à mener, les déchets liquides seront éliminés par camions vers d’autres installations de traitement et une partie des gaz seront rejetés à l’atmosphère au niveau des ateliers. L’exploitant effectuera une étude d’impact de ce fonctionnement dégradé.

Un groupe de travail interne analyse l’accident (données d’exploitation et de maintenance, comparaisons entre l’arrêt en cours et d’autres arrêts, recherche d’incidents similaires auprès du fabriquant et d’experts en électrofiltres…). Il ressort que les matériaux constitutifs des plaques constituant l’EF sont combustibles et que l’énergie d’étincelles (arcs) peut être suffisante pour déclencher un départ de feu de ces matériaux composites si l’EF est maintenu sous tension en l’absence de flux de gaz (la mise à l’air du système augmentant de plus le taux d’oxygène par rapport à la période de fonctionnement normal) et sans séquence de lavage (interrompues pendant l’arrêt…). Des experts confirment ce phénomène et listent plusieurs incendies d’EF les années précédentes pour des raisons de perte du passage du flux d’eau. L’exploitant précise que la durée de l’arrêt (2 h) et la température extérieure (+28°C) ont sans doute favorisé l’assèchement puis l’ignition du matériau des plaques collectrices de l’EF resté sous tension. Le scénario d’incendie de l’EF sera désormais pris en compte dans les analyses de risques.