Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un séisme majeur (9 sur l’échelle de Richter) touche l’île de Honshu à 14h46. Une fuite sur une canalisation portuaire de GPL est détectée à 15h35 dans la raffinerie d’un grand complexe pétrochimique. La flaque de gaz se répand à 15h48 sur le parc adjacent de 17 sphères de butane / butylène et s’enflamme sur une source d’ignition inconnue. L’incendie entraîne la chute de la plupart des sphères dont les pieds se rompent et 5 BLEVE en cascade avec une boule de feu de 600 m de diamètre pour le principal. Le sinistre étant incontrôlable en raison des flux thermiques considérables, les pompiers de la raffinerie, aidés des secours publics arrivés à 16h04, protègent les installations proches : bacs, vapocraqueur… Des petits départs de feu sur les vapocraqueurs de polyéthylène et polypropylène les plus proches sont maîtrisés dans la nuit. L’incendie perdure 10 jours. Un blessé grave et 5 légers sont à déplorer parmi les employés.

En raison des dommages provoqués les semaines suivantes sur les unités de raffinage par le séisme et ses nombreuses répliques, dont 63 de magnitude > 6, la raffinerie ne reprend ses activités hors stockage d’hydrocarbures que 9 mois plus tard. Le parc de sphères reconstruit est mis en service 2 ans après. Les pertes d’exploitation s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros pour un coût total des sinistres évalué à 100 millions d’euros (2011). Une autre raffinerie est aussi endommagée au nord-est du Japon (ARIA 40258).

La fuite initiale de GPL, par écrasement d’une canalisation, résulte de l’effondrement d’une sphère en surplomb remplie d’eau pour une épreuve hydraulique après la 1ère réplique du séisme principal. La secousse principale (accélération de 0,1 m/s²) a fragilisé la structure porteuse en fissurant les croisillons, puis a conduit à la rupture des pieds de soutènement lors de la 1ère réplique de magnitude 7,2 (accélération de 0,99 m/s²) à 15h15. La conception adaptée de la structure au risque sismique pour une charge en gaz ne prenait pas en compte la surcharge due au remplissage en eau du réservoir. De surcroît, la mise en sécurité automatique du circuit de transport de gaz déclenchée par les sismomètres était inopérante sur cette partie du réseau, la vanne de coupure automatique étant shuntée en position ouverte à la suite de problèmes antérieurs de commande pneumatique. La procédure temporaire de fermeture manuelle de cette vanne dans l’attente de la réparation n’a pu être mise en œuvre en raison d’une flaque importante de GPL.

L’exploitant envisage plusieurs mesures :

  • réduction de la durée de présence de l’eau dans les sphères en épreuves hydrauliques (jugée anormalement longue lors de l’accident) ;
  • surcharge en eau de la capacité prise en compte lors de la conception des structures des nouvelles sphères ;
  • isolement et vidange systématiques des réseaux de gaz proches des sphères en épreuve hydraulique ;
  • accentuation de la flexibilité des nouveaux réseaux de transport de gaz sur site pour amortir les déplacements multidirectionnels importants lors des séismes majeurs.