Pollution
Humain
Environnement
Economique

Quelques dizaines de minutes après un violent séisme (Mw =9, à 14 h 46) ayant frappé le nord-est du Japon, un barrage d’irrigation en terre sur l’ABUKUMA, terminé en 1949 (hauteur 18,5 m, longueur 133 m) et générant une retenue de 1,5 Mm³, cède à 15h06 par glissement du corps du barrage et rupture quand sa partie haute est submergée. Des habitants déclarent avoir entendu une explosion sourde avant le déferlement. Huit personnes sont tuées, 5 maisons sont emportées en contrebas du barrage. D’autres maisons sont endommagées, ainsi que des routes et un pont. Le barrage était conçu pour résister à des accélération au sol de 1,5 m/s² mais celles-ci ont atteint 4,4 m/s² le jour de la catastrophe.

Une enquête montre une résistance insuffisante des matériau de la partie médiane et supérieure du remblai due à un compactage insuffisant lors de la construction au début des années 1940 et aggravée par des hétérogénéités entre les différentes couches de matériaux posés aux différentes époques de construction (pendant et après la 2de guerre mondiale), avec de possibles infiltrations non traitées à la reprise du chantier. De plus, la présence d’une couche de matériau à forte teneur en matières organiques indique un probable défaut de décapage lors du début des travaux.

L’inspection de 400 barrages, ordonnée à la suite du séisme, s’étale sur plusieurs jours et permet de déceler sur 10 % d’entre eux, en majorité des ouvrages en remblais, des désordres (fissures en crête ou sur le masque amont) ou un comportement inhabituel (augmentation du débit de fuite, tassements). 252 ouvrages sont inspectés le jour même du séisme. Au moment de la rupture, le barrage sur l’ABUKUMA n’avait pas encore été contrôlé.

La durée exceptionnelle du séisme a conduit les autorités japonaises à réévaluer l’impact sur les barrages d’une sollicitation cyclique intense et prolongée.