Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine classée Seveso seuil haut fabriquant des polymères utilisés notamment pour le traitement de l’eau, malgré des lieux de stockage et emballages différenciés, un opérateur du poste du matin verse par erreur 1 à 2 kg d’hypophosphite de sodium non classé dangereux dans un bac tampon contenant du persulfate d’ammonium classé «comburant». Ces 2 produits en poudre blanche sont difficiles à distinguer visuellement.

L’opérateur signale l’erreur à son chef d’équipe et à son technicien d’atelier qui décident de séparer au mieux les produits en 2 échantillons, l’un de 15 kg de persulfate pollué par de l’hypophosphite mis dans un fût en plastique neuf et le 2ème de 2 à 3 kg d’hypophosphite pollué par du persulfate mis dans un sachet plastique transparent.

Un opérateur du poste de l’après-midi renverse le fût pour le vider à 17h45 dans une cuve de dissolution contenant 1 100 l d’eau. Une déflagration dans le fût le projette en arrière, blessant l’opérateur victime d’une fracture du bras et de brûlures dues aux projections de produits. Ces projections blessent aussi légèrement un 2ème intervenant proche.

A la suite de l’explosion, le technicien d’atelier qui connaît l’existence du 2ème échantillon de 2 à 3 kg d’hypophosphite pollué par du persulfate, contacte un ingénieur chimiste Recherche et Développement. Le technicien s’empare du sac plastique pour en examiner le contenu en présence de l’ingénieur chimiste. Lorsqu’il repose le sac, une 2ème déflagration à 18 h le blesse gravement aux mains. Des projections brûlent aussi l’ingénieur chimiste au visage et enflamment un sac d’hypophosphite sur une palette proche.

Les ESI (Equipiers de Seconde Intervention) maîtrisent les flammes avec une couverture anti-feu. Les 6 personnes présentes évacuent l’atelier. Les secours extérieurs évacuent les 4 blessés. Le sac recouvert de cette couverture est transféré dans une zone isolée. La préfecture et l’inspection des IC sont informées. Trois enquêtes seront effectuées, l’une par l’entreprise, la CPAM et l’inspection du travail, la 2ème par l’inspection des IC et la dernière par le parquet qui mandate un expert judiciaire en chimie. L’un des 4 blessés, gravement brûlé se porte partie civile, le parquet requiert une peine d’amende de 35 000 euros à l’encontre de l’exploitant.

Le directeur du site interviewé dans la presse déclare “personne n’aurait pensé qu’une si petite quantité de produit dans le bidon aurait pu exploser”. L’exploitant réalise une étude pour comprendre le mécanisme à l’origine des déflagrations. Les 2 produits chimiques seront désormais stockés dans 2 pièces distinctes. L’exploitant rédige un communiqué de presse.

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