Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un déversement de laitier se produit vers 11 h dans une usine de production de ferromanganèse à la suite de la percée à mi-hauteur d’un four électrique (capacité nominale : 1 000 t / H : 11 m), au-dessus du niveau supérieur du métal en fusion. L’écoulement est collecté dans la cuvette de rétention mais une partie, projetée sur le plancher de coulée par le jet dû à la pression hydrostatique, enflamme des câbles électriques, une palette de “masse de bouchage” (mélange de matériaux réfractaires et de liants organiques), puis le bardage du bâtiment. Le POI est déclenché ; les alimentations électriques et en fluides de la zone sinistrée sont interrompues. Redoutant une explosion, les secours évacuent 70 employés et mettent en place un périmètre de sécurité de 500 m. Les pompiers éteignent l’incendie qui émet une importante fumée, puis le personnel de sécurité de l’établissement rétablit le refroidissement du four endommagé par le laitier en fusion. En début d’après-midi après l’arrêt de la fuite, l’alliage de ferromanganèse est vidangé par le dispositif de coulée. L’intervention des secours publics s’achève vers 14h30. Après son refroidissement, le laitier est évacué avec une chargeuse. Aucune victime n’est à déplorer ; les dommages matériels s’élèvent à 1,59 Meuros et les pertes d’exploitation à 25 Meuros.

L’inspection des installations classées effectue une enquête. Depuis le renouvellement complet du garnissage du four, d’avril à juin 2004, des montées en température anormales à sa surface avaient nécessité de nombreuses interventions du sous-traitant spécialisé dans les réfractaires et ayant effectué les travaux. Après ce type d’intervention, le four a normalement une durée de vie de 10 à 15 ans, sans maintenance significative. En août 2007, les températures devenant critiques alors que le four ne fonctionne qu’à puissance réduite, une nouvelle intervention est programmée en présence du prestataire. Afin d’établir un diagnostic de l’état des réfractaires, 2 découpages de la tôle du four sont réalisés ; c’est au niveau de la 2nde découpe que le laitier en fusion a jaillit, quelques minutes après l’intervention. Les 1éres observations ont montré que la paroi du réfractaire était fortement endommagée dans la zone de coulée avec en particulier une destruction partielle des blocs de carbone (pisé) devant assurer l’isolation thermique et l’étanchéité du four. Les expertises réalisées par la suite avec notamment des intervenants spécialisés dans les réfractaires n’ont pas permis d’établir avec certitude les causes de cette usure prématurée ; la qualité du matériau ou un problème de pose est évoqué.

A la suite de l’accident, l’exploitant prend les mesures suivantes : réparation provisoire du four et renforcement du suivi des températures avec nouveaux seuils d’alarme et de déclenchement, remise en état de la rétention, réorganisation des stockages à proximité et révision des procédures et actions préventives spécifiques.