Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le coulage du toit flottant à double pont d’un réservoir de 70 m de diamètre contenant plus de 62 200 m³ de pétrole brut est détecté le 18 juillet dans une raffinerie. Aucun mouvement de produit n’était intervenu sur ce réservoir depuis le 2 juillet, date de fin de remplissage. Le suivi de niveau du réservoir montrait des variations anormales depuis le 5 juillet, mais les alarmes déclenchée par ces anomalies en salle de contrôle n’avaient pas conduit l’exploitant à vérifier la présence du toit sur le produit. Le niveau est de 14 m lors de la détection du coulage de toit et une superficie de 3 850 m² de pétrole brut est en contact direct avec l’air ambiant. L’exploitant consigne les alimentations électriques du réservoir et contrôle toutes les 2 heures la concentration en vapeur d’hydrocarbures au niveau de la cuvette de rétention. Un véhicule du service d’intervention contre l’incendie de la raffinerie est positionné en bord de cuvette prêt à intervenir. Des capteurs de mesure de la concentration en hydrocarbures dans l’air disposés sur la commune relèvent des concentrations très élevées (de 10 à 25 mg/m³) du 5 au 8 juillet pour un bruit de fond moyen de 1,5 mg/m³ et finissent par saturer. L’exploitant transfère par gravité le contenu du bac vers d’autres réservoirs jusqu’à ce que le niveau de liquide approche celui du toit stabilisé à 2,8 m. La perforation à la haute pression de la robe du toit et l’injection d’eau dans le réservoir sont réalisées pour permettre d’évacuer par pompage les hydrocarbures restants. Les opérations se poursuivent plusieurs semaines pour extraire par la purge de fond le liquide contenu et les sédiments déposés. L’exploitant évalue à 3 185 t la quantité de composés organiques volatils (COV) émise à l’atmosphère durant les opérations de vidange et de sécurisation du bac, dont 55 t de benzène.

Le toit à double étage est équipé d’un drain de toit et de quatre trop pleins de déverse. Depuis plusieurs mois, le drain d’évacuation des eaux pluviales n’a pas pu jouer son rôle. Trouvé fuyard, il avait été isolé du réseau des eaux potentiellement huileuses par une vanne manuelle en position fermée disposée en pied de réservoir et raccordé au collecteur de purges du réservoir. Une intervention était prévue l’année suivante pour le réparer. Les précipitations importantes des semaines précédents l’accident ont favorisé l’accumulation d’une grande quantité d’eau sur le toit flottant et dans le réservoir. Le réservoir n’avait pas subi de visite intérieure depuis 14 ans (1993), des sédiments se sont donc accumulés côté opposé aux agitateurs sur une hauteur supérieure à la hauteur des béquilles (1,80 m) sur lesquelles repose le toit quand le réservoir est vide. Des contraintes de flexion se sont répétées sur les soudures d’étanchéité des caissons et ont entraîné leur rupture en plusieurs points, ainsi que le remplissage de certains caissons par du pétrole brut. Les quantités de pétrole brut piégées dans les caissons et d’eau accumulée sur le toit ont provoqué sa perte de flottaison suite la répartition inégale de charge et son coulage irréversible. L’exploitant modifie ses pratiques en matière de visites internes des réservoirs et de fiabilisation du système de conduite et de gestion des réservoirs « hors mouvement ».

Télécharger la fiche détaillée au format .pdf (829 Ko)