Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit dans une usine de fabrication de matières plastiques lors de la mise en route d’une ligne de production de polyéthylène haute pression (3 000 bar). Une canalisation de 124 mm de diamètre se rompt au niveau du séparateur haute pression provoquant le rejet à l’atmosphère de 2 t d’éthylène et ses produits de décomposition (suies, méthane). L’éthylène s’enflamme mais le feu s’éteint au bout de 2 min par manque de combustible, le système de sécurité ayant bloqué les connections aux autres équipements. Les secours internes maîtrisent le sinistre avant l’arrivée des pompiers. L’explosion provoque des dégâts matériels importants : canalisation endommagée, atteinte de la structure de la plateforme ainsi que d’éléments de construction (portes, panneaux de plastique) dans un rayon de 100 à 200 m à l’intérieur du site. L’accident est du à la purge incomplète de l’installation avant son démarrage. De l’air est resté emprisonné entre 2 vannes : une de ces 2 vannes doit rester ouverte après fermeture de l’autre pour permettre de purger cette zone. Or, la vanne était fermée. L’opérateur affirme que cette vanne était déjà dans cette position à la fermeture. Lors de la montée en pression, cet air mélangé à l’éthylène a agit comme catalyseur de décomposition. Cette réaction très exothermique, conduisant à une pression de 270 b et une température de 700 °C (valeurs calculées), a provoqué l’ouverture d’une soupape de sécurité sur l’installation et l’émission de suies. Les soupapes de sécurité de la canalisation n’ont pas joué leur rôle du fait de leur étalonnage à une pression plus élevée. Les calculs montrent que les hautes températures ont fragilisé la canalisation qui ne résiste alors qu’à 150 b. La décomposition ayant eu lieu lors de la phase de démarrage, la température a pu augmenter considérablement avant que la pression n’atteigne le point de rupture des soupapes de sécurité, alors qu’en régime de production, la pression plus proche de cette valeur permet à ces dernières de jouer leur rôle. Cet accident montre l’absence de procédures écrites concernant les opérations de purge et le démarrage de l’installation basés uniquement sur l’expérience de l’opérateur ainsi que le mauvais choix de procédure d’urgence : les opérateurs ont choisi la procédure qui stoppe l’installation et isole les principaux stockages d’éthylène au lieu du système de vidange qui aurait permis de vider le séparateur haute pression et d’éviter la rupture de canalisation.