Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des pompiers luttent depuis 45 min contre l’incendie d’un hangar de 1000 m² d’un arboriculteur lorsqu’une très forte explosion souffle le bâtiment vers 17 h. La masse explosive impliquée est estimée à 300 – 500 kg de TNT. Le bâtiment abritait notamment 3 à 5 t d’ammonitrates en big-bags, 2 bouteilles de gaz et des chambres froides remplies de fruits. Le plan rouge est déclenché. Vingt-trois personnes dont 18 pompiers sont blessés dont 9 grièvement. Des toitures et des voitures sont endommagées dans un rayon de 800 m par l’onde de choc et les projections, mais aucun effet thermique significatif n’est observé. L’incendie qui se propage après l’explosion, émet une importante fumée noire. Les secours rencontrent des difficultés : absence de couverture par les réseaux de téléphonie mobile, bouches à incendie obstruées ou manquant de pression. Le sinistre est maîtrisé vers 20 h. 94 habitants sont relogés d’autant qu’un périmètre de sécurité de 300 à 400 m, ainsi qu’un dispositif de sécurité, sont maintenus durant la nuit. Plus de 100 personnes consultent la cellule psychologique mise en place à partir du 03/10. Une soixantaine d’habitants peut regagner son domicile après 4 jours. Le dispositif de surveillance est levé par les gendarmes 11 jours après l’explosion.

L’explosion correspondrait à la détonation d’une partie des 3 à 5 t d’ammonitrates présentes dans le hangar. Cette année-là, les stocks d’engrais des agriculteurs de la région étaient particulièrement importants car non utilisés suite à un épisode de gel en avril 2003. Selon les experts, le plastique fondu des cagettes se serait probablement répandu et mélangé aux ammonitrates qui eux-mêmes auraient fondu sous l’effet de la chaleur. Ce mélange pourrait être un des facteurs d’instabilité à l’origine de l’explosion. Plusieurs sources d’inflammation pourraient être à l’origine du départ de feu : une surcharge électrique sur l’installation qui avait été modifiée peu avant pour transformer les chambres froides, une fermentation du foin stocké ou une simple cigarette sont évoquées, mais la thèse la plus crédible serait l’éclatement d’une ampoule apparemment laissée allumée (interrupteur identifié en position allumé). L’abondance de matières combustibles dans le hangar a permis la propagation et la généralisation rapide de l’incendie. Aucune information n’est donnée sur les dommages subis par les installations de réfrigération de l’établissement.

Méconnaissant probablement les dangers liés aux ammonitrates, l’exploitant n’a informé les secours de leur présence qu’à 20 h. Cependant, d’après les témoignages de pompiers, ils ne disposaient pas de note opérationnelle nationale les mettant en garde contre ces engrais. Suite à cet accident, le contrôle des conditions de stockage des engrais à base de nitrate d’ammonium dans les exploitations agricoles et les coopératives d’approvisionnement est renforcé au niveau national.

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