Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, une explosion, suivie d’un incendie, se produit à minuit à proximité d’un réacteur d’hydrogénation d’un intermédiaire pharmaceutique chargé mais isolé, alors que les opérateurs en fin de poste se changent aux vestiaires. Les sprinkleurs équipant la zone de production se déclenchent automatiquement, les opérateurs évacuent les lieux et alertent les secours. Ceux-ci n’auront qu’à intervenir sur des foyers localisés, les systèmes d’extinction automatique ayant fonctionné efficacement.

Les conséquences de l’accident sont essentiellement matérielles et s’élèvent à 0,39 MEuros. Le réacteur d’hydrogénation est fortement déformé et fuit au niveau de sa vanne, les vitres sont brisées dans un rayon de 30 m, les câbles électriques de l’atelier sont endommagés…

L’accident se produit après qu’un opérateur ait stoppé la production commencée à 8h00 le matin même et isolé le réacteur à 23h30. La réaction d’hydrogénation qui dure plus de 30 h (elle n’est donc pas réalisable entièrement sur 1 seul poste), consiste à faire buller l’hydrogène dans le milieu réactionnel constitué de l’intermédiaire pharmaceutique, de l’acétone utilisé comme solvant et d’un catalyseur de palladium. Pour arrêter la production, l’opérateur stoppe l’alimentation en H2 et ferme la vanne du stockage d’hydrogène puis arrête l’agitateur. Le réacteur est laissé ainsi, isolé sans inertage à l’azote, avec une atmosphère d’hydrogène au dessus du milieu réactionnel. Les valeurs de température et de pression à l’intérieur du réacteur sont vérifiées, elles sont correctes. L’explosion survenue 30 min plus tard, serait due à une défaillance de l’agitateur à l’origine d’une fuite d’hydrogène dont le nuage formé dans l’atelier aurait explosé au contact d’un des multiples équipements non conçus pour les atmosphères explosives (l’atelier abrite une douzaine de réacteurs polyvalents). L’agitateur en cause avait fait l’objet de nombreuses réparations avant l’accident.

Les mesures prises pour diminuer la probabilité de renouvellement d’un tel accident sont les suivantes : les hydrogénations se feront désormais dans un atelier séparé équipé de matériels électriques adaptés aux atmosphères explosives, des détecteurs de fuite seront mis en place, la maintenance préventive des équipements devra être renforcée, les procédures d’exploitation seront revues pour garantir la sécurité des réacteurs laissés en attente pendant la nuit, notamment par utilisation de l’inertage à l’azote…