Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un incendie se déclare lors du démarrage d’une unité de craquage pour la fabrication de chlorure de vinyle qui avait été arrêtée la veille à cause d’une défaillance sur le compresseur de propane. Après balayage à l’azote des conduites et préchauffage des tubes de pyrolyse, du 1,2-dichloroéthane est envoyé progressivement dans le four à 10h50. Le système de contrôle est en mode manuel.

Entre 11 h et 11h30, l’alimentation du four en propane s’arrête 3 fois sur détection d’élévation de pression. A 12h33, des alarmes signalent une augmentation de la température des parois des tube de craquage. Différentes mesures prises pour faire baisser la température n’y changent rien et le gaz de chauffage est arrêté à 12h58. Malgré la baisse des températures des parois, la conduite de transfert de gaz entre le four et le refroidisseur éclate. Le gaz de craquage s’enflamme immédiatement. Les vannes d’arrivée du dichloroéthane sont fermées. Les pompiers refroidissent les équipements voisins et abattent une partie de l’acide chlorhydrique avec un rideau d’eau. Pour éviter une déflagration, ils laissent brûler le gaz qui s’échappe (1,5 t de dichloroethane / 700 kg de CVM). Le feu s’éteint en 30 min. Les dommages matériels sont estimés à 1 M d’euros (supports métalliques, tuyauteries, vannes câbles…).

D’après les conclusions de l’enquête, des réactions exothermiques survenues dans les tubes de craquage sont à l’origine du sinistre. Lors du démarrage de four de craquage, une quantité de dichloroéthane inférieure à la consigne avait été fournie au four, de sorte que le gaz de craquage et les parois des canalisations du gaz de craquage avaient atteint des températures inhabituelles.

Pour sécuriser les opérations de redémarrage de l’unité, l’exploitant équipe chaque tube de pyrolyse d’une détection de température qui coupe l’alimentation en gaz et en éthylène et instaure une purge à l’azote si la zone de température est critique. Il augmente la fréquence des contrôles pour permettre une détection précoce des dommages liés à la corrosion ou à l’érosion.