Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare vers 5h30 sur le quai d’un entrepôt de 33 000 m² constitué de 3 cellules soumis à enregistrement (1510, année de construction 1993). Le système de sprinklage de la cellule n°2 se déclenche. Une alarme visuelle et sonore s’active et alerte le poste de garde qui appelle les secours à 5h35. Les pompiers, sur place à 6 h, arrosent le bâtiment avec 8 lances dont 3 sur échelle ; l’un d’eux se blesse à la main. La cellule n°2 s’effondre à 6h20 et l’incendie se propage à la cellule n°3 à 6h43 . L’exploitant ferme la vanne de barrage pour confiner les eaux d’extinction dans le réseau d’eau pluviale. Le trafic ferroviaire est interrompu. Les pompiers maîtrisent l’incendie vers 12h30 et terminent l’extinction des foyers résiduels le 07/12. La cellule n°2 est détruite. Le mur coupe-feu entre les cellules n°2 et 3 est détérioré en partie haute vers le nord. Malgré le dépassement du mur coupe feu en toiture, les flammes sont venues lécher la toiture et le bardage côté nord de la cellule n°3. La cellule n°1 est épargnée.

L’exploitant estime les dégâts à 40 millions d’euros et 198 employés sont en chômage technique. L’entrepôt frigorifique du site n’est pas impacté. L’exploitant prévoit d’installer des piézomètres le long de la voie de chemin de fer au nord du site afin d’évaluer l’impact potentiel des eaux d’extinction dont le volume est estimé à 5 800 m³.

L’inspection des IC, sur place le 06/12, constate plusieurs écarts organisationnels :

  • la non-réalisation d’exercices POI depuis 2011
  • un dépassement de la quantité de pétrole lampant stockée autorisée (228 m³ au lieu de 150 m³)
  • la persistance des non-conformités mentionnées dans les rapports de vérification des installations électriques (2012 et 2013) de l’entrepôt

et techniques :

  • l’absence d’une ligne spéciale reliant l’établissement au centre de secours
  • l’absence de rétention sous les stockages de pétrole lampant
  • un non-fonctionnement d’un poteau incendie ; – un nombre de système de désenfumage incohérent (différence entre le plan et le rapport)
  • la non justification du degré coupe feu des parois (portes et murs) ainsi que du confinement des eaux d’extinction.

L’exploitant précise à l’inspection que 2 portes coupe feu (entre les cellules 2 et 3) ont fonctionné mais n’ont pas joué leur rôle : un chariot aurait gêné la fermeture d’une porte dans un cas et l’explosion de boîtes de conserve à cause de la chaleur aurait bloqué la seconde porte. Selon l’exploitant, la non fermeture des portes coupe feu ne serait pas responsable de la propagation du feu. D’après une hypothèse des pompiers, les flammes auraient léchées la toiture et le bardage côté nord de la cellule 3, malgré le dépassement du mur coupe feu en toiture (la propagation se serait effectuée via les trappes de désenfumage et puits de lumière de la cellule 2 vers la cellule 3). Une enquête judiciaire est effectuée pour déterminer les causes du sinistre.

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