Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors du chargement de 31 000 m³ de fioul de soute dans un navire, une fuite sur une canalisation de transfert d’une raffinerie occasionne un important épandage dans l’estuaire de la Loire.

A 16h10, une personne sur une barge constate la présence d’hydrocarbures à la surface de l’eau et donne l’alerte. Vers 16h45, un rondier localise et isole la fuite située à 500 m en amont du lieu de détection.

Le POI est déclenché à 17h et l’inspection des installations classées est prévenue. Un navire récupérateur est positionné à l’embouchure du fleuve et 2 chalutiers collectent les boulettes d’hydrocarbures dans l’estuaire.

Les interdictions de pêche et d’accès au public à plusieurs plages dans l’estuaire sont prises puis seront progressivement levées entre le 4 et le 18 avril. Plus de 750 personnes sont mobilisées pendant 3,5 mois pour le nettoyage de 90 km de berges souillées (6 170 t de déchets récupérées stockés sur site avant élimination). L’exploitant communique à la presse et annonce la prise en charge des dommages, des coûts de dépollution et l’indemnisation des professionnels touchés pour un montant de 50 Meuros.

Les investigations révèlent que la fuite n’a été décelée qu’au bout de 5 h permettant un déversement de 1 500 m³ de fioul dont une partie rejoindra la Loire.

L’examen de la canalisation montre une brèche longitudinale de 16 cm² provoquée par une corrosion localisée sous calorifuge dont l’origine est liée à une fuite d’eau sur une tuyauterie située à la verticale. L’eau s’est infiltrée sous le calorifuge et a provoqué la corrosion puis la perforation de la canalisation de fioul. La ligne de fioul accidentée est arrêtée définitivement et les contrôles effectués sur l’ensemble du rack révèleront plusieurs points de corrosion sur d’autres lignes nécessitant des réparations.

Un programme de contrôle et de maintenance des canalisations du site avait été mis en place dans la raffinerie l’année précédente. Ce programme fixait différentes périodicités de contrôle en fonction de la nature et des faiblesses potentielles des canalisations. L’évaluation de la mise en place d’une maintenance spécifique de la canalisation à l’origine de la fuite n’a toutefois pas été correctement menée, malgré les signaux annonciateurs dans les mois précédents sur le groupe de canalisations en question et malgré les conséquences potentiellement graves que pouvait avoir un accident affectant l’une de ces canalisations en regard de leur proximité avec les berges du fleuve.

Par jugement d’octobre 2011, le Tribunal correctionnel de St-Nazaire a condamné l’exploitant pour faits de pollution à une amende de 300 000 € et à verser près de 500 000 € d’indemnités aux parties civiles. La chambre criminelle de la Cour de Cassation a rend en mars 2016, un arrêt entérinant la reconnaissance du préjudice écologique au profit de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

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