Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 9h50, un feu se déclare sur un stock de 5 millions de pneus qui s’étend jusqu’à un bâtiment de 8 étages utilisé aussi comme stockage. Une épaisse fumée noire est visible à 40 km. Six habitations sont évacuées, 35 personnes sont relogées. Un périmètre de sécurité est mis en place, une route départementale est coupée. Les pompiers évitent la propagation de l’incendie aux habitations proches et le circonscrivent en 24 h. Le feu couve toujours 3 semaines plus tard. Il est envisagé de recouvrir de terre ce qui brûle encore ainsi que le pied du talus en limite de propriété sous lequel se trouve un volume indéterminé de pneus. Des analyses d’air montrent que la pollution a atteint un maximum le 6/02 vers 6 h avant de chuter vers 13 h. Les concentrations en CO, SO2 et toluène sont en dessous des seuils d’alerte, les valeurs mesurées pour le benzène sont inférieures aux recommandations les plus sévères. Les teneurs en poussières ont dépassé 500 µg/m³ dans le panache de fumée le matin du 6/02 avant de redescendre en dessous de la recommandation de l’OMS (80 µg/m³ en valeur moyenne quotidienne). Ce même jour, 3 prélèvements d’eau effectués au droit du site, avant rejet et après rejet dans l’ARCON, ne révèlent aucune pollution. Des fumerolles sont encore visibles 9 mois plus tard. L’extinction définitive est obtenue en prélevant les résidus incandescents et en les trempant dans une benne remplie d’eau. Cette action a duré 24 j. Ce dépôt, laissé à l’abandon, relevait du régime de l’autorisation, mais aucune démarche administrative n’avait été effectuée. L’exploitant était en liquidation judiciaire depuis septembre 99. Un acte criminel est à l’origine du sinistre (interpellation d’une personne le 28/05). Un arrêté préfectoral prescrit des travaux d’urgence : gardiennage et installation d’une clôture, ainsi que surveillance de l’impact du site sur l’environnement puis nettoyage des lieux par enlèvement des produits brûlés et destruction du bâtiment. Le coût de réhabilitation du site s’élève à 1 million d’euros. La démolition du bâtiment s’est achevée en janvier 2005. Pour suppléer la carence du propriétaire, le préfet a obtenu des fonds européens (50 %), le reste est assuré par l’ADEME. Il en est de même pour la remise en état du site : création d’une alvéole pour le stockage des résidus, mise en place de servitudes d’utilité publique et surveillance des lixiviats produits par l’alvéole pendant 5 ans. Les scories trempées dans la benne seront évacuées en centre de stockage de classe 1.

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