Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une fuite se produit sur le tuyau de vidange inférieur d’une cuve de 16 m³ contenant 10,3 m³ d’acide sulfurique. Le réservoir sous 2 bar alimente un atelier de tannage. En aval, les effluents de l’usine sont neutralisés au lait de chaux et traités au sulfate ferreux (précipitation des sulfures), rejoignent le bassin de décantation du site puis une station biologique collective. Des ouvriers constatent à 5 h la présence de produit dans la cuvette de rétention. A 6h15, le chef d’entretien ne maîtrisant pas la fuite alerte le directeur et coupe la surpression de la cuve. Le système de vidange de la rétention laissé ouvert provoque à 7h30 l’arrivée massive d’un effluent très acide dans la STEP collective. La pompe du bassin de décantation est alors arrêtée et le dispositif de vidange fermé. L’exploitant transverse dans des conteneurs les 3 000 l d’acide encore présents dans la cuve. Vers 8 h, des fissures sur la cuvette de rétention remplie de 7 300 l de produit sont à l’origine de fuites. 500 l polluent sur 400 m le COUARD, qui traverse le site, et la MOSELLE sur 500 m ; provoquant une importante mortalité piscicole. Une pisciculture est également atteinte. L’exploitant dirige 6 000 l d’acide vers le bassin de décantation, menaçant la STEP collective puis alerte les pompiers, la mairie et le préfet 15 min plus tard. En parallèle, il neutralise les 800 l d’acide encore présents dans la cuvette à l’aide de carbonate de sodium. A leur arrivée, les pompiers installeront un merlon de sable en amont du cours d’eau. Vers 14h30, une société spécialisée pompe le contenu de la cuvette, qui sera ensuite rincée à l’eau. 3 h plus tard, un arrêté préfectoral d’urgence interdit à l’exploitant tout rejet dangereux pour la station biologique. Appuyé par une société spécialisée, l’exploitant met en œuvre le 29 mai un dispositif de neutralisation et de contrôle du pH des effluents du bassin de décantation avant leur rejet à la STEP. Il permet un retour à la normale dès le 2 juin.

Plusieurs anomalies sont relevées eu égard aux prescriptions préfectorales : cuvette de rétention fissurée, examens périodiques non réalisés et tuyau de vidange inférieur non conforme ; ce dernier était constamment en charge et ne pouvait pas être obturé par un bouchon intérieur. L’exploitant ne remet pas en service la cuve, surdimensionnée par rapport aux besoins de l’activité, préférant utiliser dans l’atelier de tannage 2 conteneurs de 1 000 l sur rétention.

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